Le 8 juin 2022, le Parlement européen et ses élus ont voté l'interdiction de la vente de véhicules à moteur thermique à partir de 2035. Ces derniers seraient, à terme, remplacés par des moteurs électriques. En Occitanie, l'électrique commence à trouver sa place, en dépit des clichés qui lui collent à la peau.
Le Parlement européen avait un objectif. Il a désormais aussi une ligne de conduite. Dans sa volonté de réduire les émissions de CO2 pour les voitures et camionnettes, l'institution et ses élus ont voté, mercredi 8 juin 2022, l'interdiction de la vente de véhicules thermiques (non-électriques, essence et gasoil) à partir de 2035.
"Si vous faites 800 kilomètres, vous tombez en panne"
Pourtant, à treize ans de cette date butoir, difficile d'imaginer le marché de l'électrique prendre le pas sur le thermique, tant les freins ne manquent pas au moment d'acheter des véhicules électriques : des prix élevés, une faible autonomie, des bornes de recharge insuffisantes.
À l'Union, dans la proche périphérie toulousaine, Maurice Brusseau a préféré opter pour un véhicule hybride, comprenez un véhicule mêlant électrique et thermique. Passer directement au tout électrique ? La question ne s'est pas vraiment posée... "Si vous faites 800 kilomètres (avec une électrique), vous restez en panne" explique-t-il au moment de justifier son choix.
? Vote historique au Parlement européen : les députés se prononcent pour la fin des moteurs thermiques dans les véhicules neufs dès 2035 ❌
— Commission européenne ?? (@UEFrance) June 8, 2022
Cette proposition de la Commission avait été présentée en juillet dernier dans le cadre du #PacteVert ?#FitFor55 #EUGreenDeal #EPlenary
Dans ce même garage, seuls 30 % des 500 véhicules vendus chaque année sont à moteur hybride ou électrique. Si les chiffres évoluent, les craintes des clients sont tenaces. Et des progrès sont encore attendus.
"La tendance commence à s'inverser. L'avenir sera obligatoirement dans l'électrique, estime Vincent Mestdagh, directeur commercial de Renault à l'Union. Pour arriver dans l’électrique, il va falloir que les mentalités changent. Mais ça va venir petit à petit. Il va falloir que le réseau électrique se densifie, et que les autonomies de batterie augmentent, parce que c’est aussi un frein à l’achat d’un véhicule électrique."
De nouveaux acteurs s'emparent du marché
Pourtant, de nouveaux acteurs s’invitent dans la partie. Comme Seres, un constructeur chinois qui a choisi d’installer son siège français à Toulouse. Il propose des véhicules 30 % moins cher que le prix moyen du marché. Pour cette enseigne, l’engouement autour de l’électrique est en net progrès. Thomas Mesnil, le directeur de la communication de Seres France détaille : "Nous avons des réponses aujourd’hui grâce à des applications de voyage qui nous permettent de planifier nos voyages, grâce à la performance des bornes, aux garanties, sur les batteries, à l’autonomie des véhicules qui augmente".
Dans la région, c'est en Aveyron que le développement forcé de la filière électrique est le plus craint. En effet, à Rodez, c'est tout un pan de l'industrie locale qui est appelé à disparaître. Pour les salariés de l'usine Bosch, spécialisée dans la création de moteurs thermiques, l'interdiction future de ces derniers est un tremblement de terre. Si le premier employeur du département avait déjà tourné la page du diesel, voyant ses effectifs baisser de moitié, cette nouvelle annonce est un énième coup dur.
"Quand vous avez dix emplois dans les moteurs thermiques, il n'en faut que deux dans le moteur électrique" résume Pascal Raffanel, délégué syndical CFE-CGC.
Dans un futur proche, les voitures électriques sont donc amenées à remplacer les modèles thermiques, plus polluants. Mais avant cela, un long travail de pédagogie est encore attendu pour convaincre les sceptiques.