Carcassonne : les traces de l'oeuvre de Felice Varini encore visibles sur les remparts de la Cité

En 2018, de larges cercles jaunes étaient installés sur les murs de la Cité de Carcassonne pour célébrer les vingt ans de son classement à l'Unesco. Plus de deux ans après, l'oeuvre éphémère de l'artiste suisse a laissé des marques sur le site médiéval audois.

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L’œuvre devait être éphémère. Elle n’en finit pas de susciter les polémiques.
En mai 2018, pour célébrer les vingt ans de son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, la Cité médiévale de Carcassonne voyait ses remparts se parer de vastes cercles jaunes. L’installation "concentrique excentrique", signée par l’artiste suisse Felice Varini, devait initialement orner le versant ouest pour une durée de cinq mois. 

Or, deux ans après son démontage, ses traces sont encore visibles sous la forme de zébrures claires autour de la porte d’Aude. De quoi laisser certains craindre une altération du site millénaire. "Il ne s’agit en aucun cas d’une dégradation des murs de la cité, rétorque Christophe Varennes, administrateur de la Cité de Carcassonne pour le Centre des monuments nationaux. Il s’agit simplement d’une disparition du lichen, donc d’une couverture végétale, sur une partie du support. C’est un phénomène tout à fait normal.".

Les cercles étaient apposés sur la pierre, formés de bandes adhésives en aluminium, elles-mêmes peintes en jaune. Le lichen qui teint habituellement les murs s’est donc retrouvé privé de lumière et d’oxygène, se dégradant et générant le contraste encore visible de nos jours. Pour autant, le Centre des monuments nationaux continue de défendre une "installation qui a marqué les esprits". 

Au moment où l’œuvre était présente, elle aura bousculé la lecture qu’on peut avoir de monuments emblématiques et iconiques. Donc pas de regret, si ce n’est aujourd’hui le regret qui est la rémanence de cette œuvre.

Amancio Requena, administrateur adjoint de la Cité de Carcassonne pour le Centre des monuments nationaux

Une équipe de chercheurs du Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine (CICRP) travaille actuellement sur l’élaboration d’un protocole pour atténuer ces traces. "Il ne faut surtout pas nettoyer les parties sombres, expose Christophe Varennes. Le but est de permettre à cette couche végétale de reprendre sa place sur le monument puisque c’est son état naturel et il faut permettre de retrouver cet aspect uniforme de la cité."
Combien de temps cela prendrait-il ? Pour l’instant, aucun calendrier n’est fixé.

 

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