A Carcassonne, un malade du coronavirus offre 9 distributeurs à oxygène à l'hôpital qui l'a soigné

En avril dernier, Gérard Escande, atteint par le coronavirus, est hospitalisé pendant 10 jours en réanimation à Carcassonne. Un mois après sa sortie, le chef d’entreprise de Trèbes offre neuf appareils d’oxygénothérapie à l'hôpital.
 

"Ils m’ont sauvé la vie. Je suis entré à l’hôpital, je ne pensais pas en sortir. Je n’étais pas jojo à voir il paraît, j’étais assez incohérent." Le dimanche 26 avril, Gérard Escande, 65 ans, est admis à l’hôpital de Carcassonne pour une aggravation de ses symptômes de Covid-19. Ce directeur d’une société de pompes funèbres raconte : "Je l’ai attrapé dans le cadre de mon activité professionnelle. On fait aussi partie de la première ligne, des gens exposés au virus… J’ai été testé le 21 avril, et on m’a confirmé le diagnostic le lendemain : positif au coronavirus. Les premiers jours ça allait, mais le samedi et le dimanche, ça s’est aggravé, je ne respirais plus bien…" Le chef d’entreprise entre au service réanimation de l’hôpital de Carcassonne, qui accueille les patients atteints du Coronavirus, et y reste dix jours. 

Un des moyens qui permet de bien oxygéner les patients

Michel Attané, médecin réanimateur

"A mon arrivée, je n’ai eu ni trachéotomie, ni intubation. Et tant mieux, je crois que je ne l’aurais pas supporté. Ils m’ont branché sur une petite machine, qui ne nécessitait pas d’être placé en sommeil profond et qui évitait bien des désagréments." "Cette machine, ce n’est pas un respirateur ", explique Michel Attané, médecin au service réanimation de l’hôpital de Carcassonne. "C’est un distributeur d’oxygène à haut débit. C’est un des moyens qui permet de bien oxygéner les patients, notamment car il est bien supporté." Ce sont ces appareils que Gérard Escande a acheté pour l'hôpital, une fois sorti d'affaire.

Pour comprendre l’utilité de ce distributeur d'oxygène, il faut revenir au début de l’épidémie : "En mars, quand les personnes arrivaient dans les services réanimation, à Carcassonne, comme ailleurs, tous les patients en déficit grave d’oxygène étaient intubés pour être branchés sur des respirateurs. Mais parfois, on ne leur rendait pas service. Fin mars on s’est mis à tester cette technique, moins invasive et qui laisse les patients conscients."

Dans mon malheur, j’ai eu de la chance.

Gérard Escande

Gérard Escande en est persuadé, il doit sa vie à cette machine : "Je ne sais pas si j’aurai supporté le coma artificiel. Dans mon malheur, j’ai eu de la chance. Je suis entré à l’hôpital dans la deuxième phase, quand ils avaient un peu de recul sur ce qui marchait bien ou pas. Ce qui m’a permis d’avoir accès à cette thérapie et aux corticoïdes."

Après dix jours en réanimation, Gérard Escande reste encore cinq jours à l’hôpital sous observation, mais sans oxygène. "J’ai commencé à leur poser des questions et les soignants m’ont dit que cette machine expliquait en grande partie ma guérison. Mais l’hôpital n’en avait que deux. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose." Gerard Escande est chef d’entreprise, mais il est aussi le président d’une antenne du Lion’s Club à Carcassonne. En mars dernier, peu de temps avant d’être lui-même atteint du COVID-19, son club avait d’ailleurs distribué des masques de protection à des professions exposées.

Je ne pensais pas qu’elle allait me rappeler, mais à ma grande surprise, elle l’a fait !

Gerard Escande

"J’ai cherché la machine sur internet, trouvé ses références et contacté la personne en charge de la distribution sur l’Occitanie. Je lui ai laissé un message, lui expliquant ma démarche. Je ne pensais pas qu’elle allait me rappeler, mais à ma grande surprise, elle l’a fait !"  Gerard Escande décide de faire un don par le biais de son entreprise. Il commande 9 appareils à 4 000 euros pièce ainsi que différents accessoires. Coût total : 40 000 euros.

"Je voulais leur rendre un vrai hommage, à tous. De l’aide-soignant, à l’infirmier, au médecin, tous méritent vraiment un hommage, pour leur travail, leur dévouement." Un don évidemment bienvenu au centre hospitalier de Carcassonne : "Ce sont des appareils complémentaires des respirateurs plus lourds, qui permettent de graduer la réponse aux détresses respiratoires, même hors-COVID. Et qui permettent aux patients hospitalisés en réanimation de se déplacer, par exemple pour des examens, tout en continuant de recevoir un apport en oxygène", explique le Dr Michel Attané de l’hôpital de Carcassonne.

Gérard Escande et le Lion’s Club Carcassonne Liberté envisagent d’ores et déjà un second don pour l’hôpital de Carcassonne : de quoi acheter des batteries afin de permettre justement aux nouveaux appareils d’être utilisés en mobilité.

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