Ils sont entre 300 et 500 personnes à manifester ce jeudi matin à Carcassonne. Patrons de restaurants, de bars ou coiffeurs. Les professions dont la réouverture n'est pas envisagée dans les semaines à venir alertent sur les dégâts provoqués par le reconfinement.
Ils se sont retrouvés vers 9h sur l'esplanade Gambetta. Environs 300 professionnels au départ, essentiellement des restaurateurs, gérants de bars ou coiffeurs, protestent ce jeudi matin à Carcassonne contre la fermeture prolongée dont sont victimes leurs fonds de commerces. Depuis le reconfinement, ils ne peuvent plus recevoir de clients. Seuls les restaurants peuvent maintenir une petite activité par la vente à emporter.
Des professions sinistrées
En défilant sur l'esplanade Gambetta, les "non-essentiels" comme ils se surnomment eux-mêmes en opposition avec les commerces restés ouverts depuis le reconfinement scandent des slogans rappelant que pour eux, travailler est essentiel. Des professions sinistrées qui mettent parfois la clef sous la porte sans avoir recours au chômage partiel des employés car les charges fixes restent trop lourdes et les prêts accordés par le gouvernement ne feraient qu'augmenter un endettement déjà vertigineux."Là on en est a plus de 40% de perte du chiffre d'affaire sur l'année", explique Guillaume Garanchon, coiffeur à Narbonne qui tient le coup pour l'instant mais manifeste face aux incertitudes.
J'ai un salarié et une apprentie que je viens d'embaucher, on ne sait pas quand on va pouvoir rouvrir et dans quelles conditions. On a respecté les protocoles sanitaires imposés de 4m2 par client et là on nous annonce qu'on va peut-être devoir doubler la surface... Dans les petites structures c'est impossible et même pour les grands salons, ça voudrait dire diviser le nombre de clients par deux, c'est juste impensable!
Les autres commerces moins mobilisés
A Toulouse la semaine dernière puis à Perpignan lundi la mobilisation était plus forte. Les commerçants étaient nombreux à alerter contre une fermeture prolongée au moment où ils pouvaient " rattraper" un peu le début d'année catastrophique grâce aux achats de Noël.Il semble qu'ils ont été entendus puisque Bruno Le Maire a évoqué la possibilité de rouvrir pour la plupart des commerces à partir du 27 novembre. Une date importante puisque c'est le "black friday" qui allait profiter uniquement aux entreprises en ligne. Par ailleurs cette ouverture un vendredi, 3 jours avant l'ouverture d'abord annoncée au mieux le 1er décembre, permettrait aux commerçants de rattraper un week-end suplémentaire.
Pas de réouverture prochaine pour les restaurants, bars et salons de coiffure
En revanche, la réouverture des bars, restaurants et salons de coiffure n'est pas encore à l'ordre du jour. Il faut dire que la sécurité sanitaire est beaucoup plus difficile à assurer dans ces commerces. Impossible d'imposer le masque pour boire ou manger et difficile aussi de le garder dans un salon de coiffure. Ces trois professions restent davantage " à risque", et il faudra attendre une baisse significative des hospitalisations et de la propagation du virus pour envisager leur réouverture.En attendant, ces professions sont en péril, c'est pour le crier qu'elles se sont mobilisées dans l'Aude aujourd'hui.Chloé Fabre et Olivier Brachard ont suivi les manifestants de Carcassonne pour France 3 Languedoc-Roussillon.
La seule date possible de reprise de l'activité évoquée ces derniers jours par le gouvernement pour ces commerces "à risque" que sont les restaurants, bars et salons de coiffure serait le 15 janvier prochain.