Carcassonne : un détenu positif à la Covid-19 à la maison d'arrêt, les surveillants craignent l'apparition d'un cluster

Vendredi 12 janvier dernier, un premier cas positif à la Covid-19 a été détecté au sein de la maison d'arrêt de Carcassonne. Mais la situation pourrait bien s'aggraver dans les prochains jours selon les syndicats. La population carcérale de cet établissement audois explose.

Jusqu'à présent, la maison d'arrêt de Carcassonne était passée entre les mailles du filet. Pas un seul cas de Covid-19 enregistré jusqu'à vendredi dernier, où un détenu s'est révélé être positif. 

Pas de test Covid pour les détenus à leur arrivée

L'homme, arrivé le 5 février 2021 au sein de la maison d'arrêt, a été incarcéré dans une cellule de 10m2 avec trois autres détenus, sans même avoir été testé.

Comment expliquez-vous que des détenus entrants ne soient pas systématiquement testés lors de la mise à l'écrou ?

"Cette politique du pas de test pas de malade est tout simplement honteuse, ne serait-ce que pour la santé de vos personnels et de leurs familles. Pour rappel, un test antigénique donne un résultat en moins de trente minutes. Cela éviterait de placer un détenu positif dans une cellule déjà occupée par quatre détenus", s'indigne Yohann Verschelle, surveillant pénitentiaire et secrétaire local de Force ouvrière.

Maison d'arrêt surpeuplée

Le syndicaliste explique en effet que depuis le début de l'épidémie, les détenus ne sont pas testés à leur arrivée à la maison d'arrêt mais seulement 7 jours après. Problème, pendant ces 7 jours, ils ne sont pas isolés.

Nous sommes surpeuplés alors c'est impossible d'isoler les détenus à leur arrivée. Nous n'avons pas la capacité de le faire, alors on ne respecte pas le protocole sanitaire.

Yohann Verschelle, surveillant pénitentiaire et secrétaire local de Force ouvrière

Avec un taux d'occupation qui frôle les 224%, la prison de Carcassonne fait partie des plus peuplées de France affirment les syndicats. Une situation qui indigne le personnel pénitentiaire pour qui le respect du protocole sanitaire imposé au niveau national, relève de l'impossible.

"On est laissé-pour-compte. Notre administration ne fait rien pour nous protéger nous et nos familles. Aujourd’hui, je dois aller me faire tester car je suis allé travailler donc je suis cas contact", précise Yohann Verschelle.

Dès la détection de ce premier cas, les trois autres détenus, cas contacts, ont immédiatement été mis à l'écart, enfin presque ajoute Yohann Verschelle : "l'un d'entre eux a été transféré à Béziers, car nous n'avons plus de place, mais il n'est pas isolé et sera testé que dans 7 jours. Il pourrait donc contaminer là encore d'autres détenus". 

D'ici la fin de la semaine, l'ensemble du personnel "cas contact" devrait avoir été testé, les détenus potentiellement positifs seront quant à eux testés d'ici 7 jours. Beaucoup craignent la détection d'un important cluster au sein de la prison de Carcassonne. 

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