Vous êtes très nombreux à profiter de quelques jours d'escapade pendant ce long pont de l'Ascension. Et il y a de quoi faire, du Pont du Gard à Rocamadour. Une chose est sûre, depuis le Covid, les sites touristiques d'Occitanie ont vu leur fréquentation exploser. Alors pourquoi et comment gérer ce surtourisme ? Illustration à Carcassonne.
L'Occitanie est aussi victime de surtourisme et particulièrement en cette période de ponts du mois de mai. Comment gérer ces flux touristiques ? Voici l'exemple de la cité de Carcassonne dans l'Aude.
Forte hausse de touristes locaux
La cité de Carcassonne, c'est l’un des plus grands sites touristiques d’Occitanie. En ce long week-end du mois de mai, elle ne faillit pas à sa réputation. Sa rue principale est bondée. Depuis le Covid, la cité a vu sa fréquentation s’envoler, grâce à une forte hausse des touristes en provenance d’Occitanie.
"On privilégie des endroits et des sites touristiques qui sont plus proches de notre domicile", confie ce père de famille croisé dans les rues de la cité médiévale. "Déjà pour le coût de la vie, avec tout qui augmente, et puis c'est une occasion de découvrir le patrimoine local". "C'est vrai que sur des plus petits séjours, on reste dans un rayon de 3 à 4h de chez nous", confirme cet autre touriste.
Plus de deux millions en 2023
Inflation, prise de conscience écologique, changement de comportement, les touristes locaux redécouvrent leur patrimoine. Carcassonne est passée de 1,9 million de visiteurs en 2019 à 2,15 millions en 2023. Un engouement qui ne faiblit pas.
"On le voit encore aujourd'hui, on a énormément de personnes de Toulouse ou de Montpellier", reconnaît Muriel Brunet, la directrice de l'office de tourisme de Carcassonne. "Et en termes de chiffres, avant Covid le public d'Occitanie représentait 35% de la fréquentation. Aujourd'hui, on est passé à 55%. C'est énorme".
Gérer le surtourisme
Visites nocturnes, chasse aux trésors ou camp médiéval, pour gérer cet afflux de touristes, Carcassonne a fait évoluer son offre : "On a développé des tas d'activités et puis on a mis aussi des activités sur les autres quartiers de la ville. L'idée, c'était de gérer au mieux les flux, pour éviter ce sentiment de surtourisme. La ville et la cité sont assez grandes pour gérer ces flux", poursuit Muriel Brunet.
Résultat : malgré le monde, les touristes circulent aisément. Les restaurateurs se sont adaptés à cette clientèle plus régulière : "Quelqu'un qui est déjà venu, il y a un an ou deux, peut revenir avec ses enfants parce qu'il y a la proximité à moins d'une heure de voiture", explique Pierre Mesa, restaurateur. "Donc ça développe le contact avec la clientèle".
Pendant le mois de juin, l’ensemble des remparts seront accessibles au public. C'est une première pour la cité fortifiée qui ne cesse de se développer.