Un tourisme à l'arrêt depuis la mi-mars et des conséquences terribles pour certains indépendants, comme les guide-conférenciers. A Carcassonne, rencontre avec Gwendoline Barbette qui ne travaille plus depuis plus d'un mois maintenant.
Cela faisait plus d'un mois que Gwendoline Barbette n'avait pas mis les pieds à la Cité de Carcassonne. Plus que les vieilles pierres, ce sont les touristes qui manquent à cette guide-conférencière.
Gwendoline est guide-conférencière depuis 2012. Elle exerce son métier en indépendante, comme au moins un tiers de la profession . Sans activité, pas de salaire et pas le droit non plus à l'assurance chômage. Gwendoline ne génère plus de revenu depuis la mi-mars.Il faut penser que dans notre métier, nous rencontrons 10 000 visiteurs, avec des échanges riches et des personnes venant de tous horizons. L'activité physique me manque: je marche plus de 10 kilomètres par jour en visite !
L'activité est au point mort, confirme -t-elle. J'ai sollicité l'aide de l'état de 1500 euros que j'ai obtenue pour le mois de mars. J'espère qu'elle me sera également accordée pour le mois d'avril, de mai et peut-être plus longtemps encore, car notre activité ne reprendra pas à la fin du confinement. Loin de là !
"Je vois très mal l'avenir !"
Le confinement arrive au plus mauvais moment pour la jeune guide, juste à l'entrée de la saison touristique : période pendant laquelle les guides conférenciers réalisent l'essentiel de leurs revenus. Et le déconfinement ne s'annonce guère plus porteur.On pense à une année blanche. Honnêtement, avec les mesures de protection et la distanciation sociale, mettre 30 visiteurs à plus d'un mètre de distance, il me faudrait parler avec un haut parleur, tout en portant un masque. On ne peut pas effectuer des visites compréhensibles dans ces conditions. Je vois très mal l'avenir !
D'après la fédération nationale des conférenciers, il y aurait 4000 guides conférenciers en France, une trentaine exerce à Carcassonne. Dans une étude sur les effets de la pandémie menée auprès de ses adhérents, cette même fédération indique que 45 % des personnes interrogées envisagent une reconversion professionnelle dans les prochains mois.