A Perpignan, la librairie Torcatis un système de retraits des commandes au grand plaisir de ses clients qui, après six semaines de confinement, peuvent enfin faire le plein de livres. "Mais ça ne compensera pas la fermeture, on ne rattrapera jamais le chiffre d'affaires perdu".

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Les portes de la plus ancienne librairie perpignanaise sont à nouveau ouvertes. Mais attention, pas question encore pour le client d'entrer pour arpenter les rayons, caresser les livres et en découvrir, impatient, les quatrièmes de couvertures alléchantes. Une large table barre le chemin. Ici, on doit se contenter de retirer une commande effectuée au préalable sur Internet. Et en l'absence de toute livraison de la part des  fournisseurs, seuls sont disponibles à l'achat les livres que le magasin a en stock. Trente mille titres différents tout de même...

30 000 titres

 A l'accueil, les trois gérantes de la librairie se relaient pour servir les clients. Dans le sac de Virginie, une BD, un livre pour sa fille et le dernier Benacquista. Pour cette jeune femme, il était grand temps que la libraire rouvre. « Mon compagnon était prêt à acheter des livres dans une grande surface, sourit-elle, c'est dire qu'il y avait urgence ». Noémie, elle aussi, repart avec trois ouvrages, un roman, une BD et un livre pour son travail à domicile. Cette grande lectrice était en manque depuis la fermeture des librairies et des bibliothèques. « Dès que j'ai fini ceux-là, je reviens », affirme-t-elle.
 
Catherine, elle n'a encore rien commandé. Elle s'approche de la table, discute. « C'est le conseil qui me manque le plus », explique-t-elle. Après quelques minutes, elle a fait son choix. Elle commandera sur Internet et reviendra chercher ses livres le lendemain. Dans la boutique, le téléphone sonne souvent. Les gens se renseignent sur le fonctionnement du drive, beaucoup aussi sollicitent un conseil de lecture. Même en période de confinement, et même en service réduit, le conseil reste le point fort d'un libraire.

Ça ne compensera pas la fermeture, on ne rattrapera jamais le chiffre d'affaires perdu

Les clients, une trentaine environ par matinée, sont heureux de cette réouverture même partielle. « Le drive a plus de succès que l'on imaginait, précise Ombeline Génis, une des trois gérantes. Le bouche à oreille a très bien fonctionné ».  Une satisfaction toute relative néanmoins.  « Ça ne compensera pas la fermeture, on ne rattrapera jamais le chiffre d'affaires perdu ». Dès le début du mois de mars, lorsque l’inquiétude a commencé à gagner la population, les clients se sont raréfiés dans les rayons et les ventes de livres ont baissé.  « A l'exception des jours qui ont suivi l'annonce de la fermeture des établissements scolaires, précise Stéphanie Pi, l'autre gérante présente ce matin-là, certains lecteurs ont fait des stocks ». Mais cela n'a pas duré. Comme la plupart des boutiques, la librairie a fermé ses portes le 17 mars. La dizaine de salariés est depuis en chômage partiel et la situation financière ne cesse de s'aggraver. A la fin du mois, le premier anniversaire de la reprise de la librairie par les trois jeunes femmes ne sera pas fêté comme il aurait dû l'être.

C'est la vie qui reprend


La réouverture bien que partielle (le drive de la librairie Torcatis fonctionne du lundi au samedi de 10h à 13h) redonne du tonus aux nouvelles gérantes.  « C'est la vie qui reprend », s'enthousiasme Elisa Iglésias. En ligne de mire désormais, le 11 mai. « On ne sait pas encore si nous serons autorisé à ouvrir complètement mais on s'organise pour être prêts, prévient Ombeline Génis. Les salariés de la librairie, confinés chez eux, profitent de ce temps libre pour lire et pour …  écrire. Ils publient régulièrement une news-letter dans laquelle ils font partager aux clients leur coup de cœur. En attendant, dans quelques jours peut-être de leur en parler de vive-voix. 

Librairie Cajélice : Rendez-vous le 11 mai   

Si la librairie catalane de Perpignan a mis en place, elle aussi, un système de commande et de retrait des livres, Cajélice, la troisième librairie indépendante de Perpignan, préfère attendre le 11 mai. « Pour des ventes qui n'auraient été que symboliques, je n'ai voulu prendre aucun risque, confie Jérôme Egéa, son responsable. D'autant que je n'ai pas reçu encore les masques commandés ». Le libraire espère ouvrir le 11 mai avec, toutefois, des horaires restreints pour faire tourner son effectif.

Cette date du 11 mai est attendue avec impatience par toutes les librairies de France. Impatience et inquiétude car le gouvernement n'a pas encore précisé quels commerces pourraient rouvrir dès cette date. Pour le Syndicat des Librairies Françaises, vingt pour cent des librairies pourraient déposer le bilan cette année.

 
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