Covid-19 : Neuf membres du personnel de la maison d’arrêt de Carcassonne testés positifs

Le directeur de la prison de Carcassonne ainsi que 8 autres membres du personnel ont été déclarés positifs au variant anglais. Les 123 détenus vont tous être testés ce jeudi 15 avril.

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Le premier cas remonte au mardi 6 avril. Un surveillant pénitentiaire ne se sentait pas bien après sa nuit de travail. Un test PCR le déclare positif au variant anglais, particulièrement contagieux. Mercredi 14 avril, l’ensemble du personnel a été testé : 6 autres surveillants, une conseillère d’insertion et de probation (CPIP), ainsi que le directeur ont été déclarés positifs. 

3 membres du personnel ont déjà pu reprendre le travail. Les autres souffrent principalement de fièvres et de toux sans connaître de complication, mais l’un des surveillants pénitentiaire connaît des problèmes respiratoires, il est actuellement à son domicile aidé d’un respirateur, après avoir passé une journée à l’hôpital. 

Pas d'isolation des cas contacts

Les surveillants sont pour le moment remplacés par 3 élèves en formation, mais les cas contact travaillent toujours sur place sans avoir respecté un isolement de 7 jours. Une mesure possible en vertu du principe de continuité du service publique. L'administration carcérale relevant de la sécurité publique, elle ne peut interrompre son activité et bénéficie donc d'une dérogation de la part du ministère de la santé. "Lorsque nous avons fait face à un cluster au centre pénitenciaire de Béziers, nous avions 92 agents considérés comme cas contact", explique le directeur interégional des services pénitenciaires, Stéphane Gély. " Il nous était impossible de renvoyer 92 agents en même temps chez eux. C'est le même principe que nous appliquons à Carcassonne." Une mesure difficile à vivre pour les agents pénitenciaire. “Moi, j’ai été en contact rapproché avec 8 autres agents en plus de mon équipe et tous ont continué de travailler. D’ailleurs, l’un deux a été déclaré positif par la suite.”,s'alarme le délégué FO Yohann Verschelles.  “Ce qui m'inquiète, c’est qu’on peut avoir des personnels qui sont asymptomatiques. Il faut prendre en considération qu’on a tous des familles, surveillants comme détenus et on va les contaminer !”

La crainte d’un cluster dans une prison surpeuplée

Une inquiétude renforcée par la situation particulièrement délicate de la maison d’arrêt de Carcassonne. Avec plus de 220% d’occupation, elle est l’une des plus surpeuplées de France. 

Les 123 détenus de la maison d’arrêt de Carcassonne ont été testés ce jeudi 15 avril au matin, mais en cas de personnes infectées les protocoles d’isolation seront difficiles à respecter. “Avec 5-6 mecs par cellule, comment voulez-vous qu’on les isole ?”, s’insurge le surveillant, délégué syndical. “Nos directions ne prennent pas conscience du phénomène, on est contraint de faire du bricolage, mais on ne peut pas respecter les réglementations. On alerte, mais nous ne sommes jamais écoutés”. Une situation que déplore également le directeur interégional des services pénitenciaires : "Avec 350 matelas au sol en Occitanie, je ne peux que louer la capacité des agents à parvenir à isoler ceux qui se retrouvent infectés parmi la population carcérale. Chaque fois, cela entraine mécaniquement une nouvelle surpopulation dans les cellules restantes et de nouveaux matelas au sol". 

 Le 12 février dernier, 4 détenus de la même cellule avaient été infectés par la Covid-19, le cluster avait alors été évité. Les résultats des tests PCR des détenus devraient être connus dans les jours à venir. 

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