L'aéroport de Carcassonne est labellisé "aéroport biodiversité". Il tente une approche raisonnée de ses zones naturelles notamment avec le fauchage différencié qui permet de préserver des espèces parfois menacées. Ce vendredi 23 juin, une collecte de semences était organisée sur place.
Lionel Gire est en pleine récolte de semences. Presque comme dans un champ, en pleine nature. À un détail près, il travaille dans les prairies à quelques mètres des pistes d'atterrissage.
L'aéroport de Carcassonne est labellisé "biodiversité", comme celui de Perpignan. Les sites travaillent avec le musée d'histoire naturelle de Paris pour redonner leurs places à la faune et la flore entre les réservoirs de kérosène.
20 kilos de semences récoltés
À deux pas des avions, Lionel Gire manie la brosseuse, un engin qui lui permet de recueillir les semences de la prairie de l'aéroport de Carcassonne. "Selon les milieux, on peut récolter de quelques kilos, sur les milieux secs de 5 à 10 kilos et lorsque les milieux sont plus denses et diversifiés, on peut monter jusqu’à 20 kilos, voire plus", explique-t-il.
80 % des 100 hectares de l'aéroport sont couverts par cette prairie. Depuis quatre ans, la mise en place du fauchage différencié permet de servir de refuge à toutes sortes de végétaux, un patrimoine à faire fructifier. Lionel Gire détaille : "On fait un transfert, comme une banque de semences à partir d'une prairie naturelle pour aller renaturaliser une zone remaniée où il y a eu des travaux pour recréer un milieu similaire."
Une banque de semence à ciel ouvert
Les semences attirent les butineurs. Sous les ailes des avions, les papillons prospèrent et parmi eux des espèces rares : 400 variétés ont été recensées depuis l'abandon du fauchage à ras et systématique.
Là vous voyez vingt papillons alors qu'il y a trois ans, je n'en voyais que deux !
Jean-Marc Marrequeste, service sauvetage et lutte contre l'incendie d'aéronef.
Décriés, pointés du doigt pour leurs nuisances, les aéroports cherchent la rédemption : le fauchage raisonné permet d'éloigner les oiseaux dont la proximité peut menacer les avions.
"Sur une zone fauchée, un rapace va pouvoir observer ses proies, des petits rongeurs, chose qu'il ne pourra pas faire si la zone est plus haute. C'est pour cela que nous arrivons à éloigner les faucons des pistes", raconte Cyril Dall'Ava, directeur de l'aéroport.
À quelques mètres seulement de ses pistes, l'aéroport de Carcassonne tente de se réconcilier avec son environnement.
