Ce vendredi, le personnel, les résidents et les familles des résidents de l’Ehpad d’Espéraza se sont rassemblés pour alerter sur la situation critique de l’établissement. Ils dénoncent un manque d’effectifs et les résidents se plaignent également des repas.
Ils étaient environ une vingtaine ce vendredi devant l’Ehpad Gaudissart d’Espéraza, dans l’Aude. Infirmiers, aides-soignants ou médico-psychologique, tous voulaient attirer l’attention sur les conditions de travail au sein de la maison de retraite : "Quand vous voyez qu’une fille a entre 17 et 23 toilettes à faire entre l’installation, les petits déjeuners, et les toilettes ce n’est pas possible, nous dit Isabelle, une aide-soignate de l'Ehpad, on ne prend pas de pause et tout est fait très vite. Une toilette, le lit, et le ménage de la chambre en 10 minutes ça doit être fait." "Nous avons tous de la bonne volonté, le souci de vouloir bien faire, mais on ne nous donne pas le temps ni les moyens humains et financiers. Donc on fait comme on peut avec ce qu’on a", ajoute une autre aide-soignante.
Les résidents sont eux aussi venus se joindre à la manifestation, mécontents des repas pour la plupart : "Ici le gros problème c’est la nourriture, on mange des choses que même un cochon ne mangerai pas," confie Isabelle, avant d’ajouter, "mais il n’y a pas que ça il y a pleins de choses qu’on ne peut pas faire parce qu’ici nous sommes handicapés soit des jambes, soit des bras. Pour les toilettes on pourrait être un peu plus aidé. Il n’y a pas assez de personnel ici, ça c’est sûr."
Les résidents étaient accompagnés par leurs enfants, comme Elisabeth qui a ses deux parents dans la maison de retraite : "Ils attendent beaucoup que l’on vienne s’occuper d’eux, même si c’est vrai qu’à cet âge-là on trouve le temps plus long, ce n'est quand même pas normal."
Du côté de la direction de cette maison de retraite, gérée par l’hôpital de Limoux, on promet deux embauches en 2022 : "Nous avons déjà prévu de demander pour 2022 deux postes supplémentaires, tout en sachant que ces postes je ne peux pas les créer tout seul, cela suppose une négociation budgétaire avec l’ARS et le conseil départemental de l’Aude. Dans les solutions, nous en mettons déjà en œuvre, il faut savoir qu’aujourd’hui nous avons 10 postes de plus que ce que nous autorise la convention tripartite, et que nous remplaçons l’absentéisme à hauteur de 100%."
En attendant 2022 la direction veut proposer une nouvelle organisation du travail, les salariés envisagent d’autres jours de grève.