Dans la Haute Vallée de l'Aude, le rafting constitue une attraction majeure. Les loueurs de canoës, privés des habituels lâchers d'eau, subissent l'arrêt net de leur activité. Un coup dur à l'approche de l'été.
La filière des sports d'eaux vives s'est vue notifier la non-reconduction de la convention dite "eau vive" qui lui offrait 16 lâchers d'eau durant le printemps. Elle dénonce un coup d'arrêt économique dramatique. C'est donc avec une attention mêlée d'une certaine inquiétude que Michel à Alet-les-Bains observe le niveau de l'Aude. Pour l'instant élevé, qu'en sera-t-il en plein été?. Une incertitude qui pèse lourd sur l'activité de ce loueur de canoës.
"Nous, on a encore de la chance parce qu'on fait du canoë, du raft et de l'hydrospeed, donc on pourra toujours se rabattre sur le canoë. Mais on va perdre à peu près 50% de notre activité. Il y a certaines structures sur la Haute Vallée qui ne font que du raft et de l'hydrospeed, donc eux c'est 100% : s'il n'y a pas d'eau, ils ne travaillent pas," explique Michel Granger, d' Alet Eau Vive.
Production électrique
La seule cause invoquée est le conflit ukrainien qui mobiliserait massivement et exclusivement les ressources hydrauliques nationales nécessaires à la forte production électrique.
Ici, c'est la convention "Eau vive" qui régit les lâchers d'eau depuis la sécheresse de 1998. Aujourd'hui, sa remise en cause menace toute une filière.
Sans les lâchers d’eau d’EDF, la pratique du rafting n’est plus envisageable. Activité phare – 50 % des prestations encadrées – le raft constitue l’attrait n° 1 de la destination Aude, seul fleuve d’Occitanie où l’on peut pratiquer tous les sports d’eaux vive.
La Préfecture rassure
L'activité de ces professionnels se trouve à la veille de l'été, à l'arrêt. Une décision brutale annoncée il y a trois semaines, et soutenue par la Préfecture de l'Aude qui se veut rassurante pour cet été.
" La saison estivale sera complètement assurée, du 1er juillet au 31 aout, avec 62 journées de lâchers d'eau, " affirme Joëlle Gras, directrice de cabinet de la Préfecture.
D'autres solutions
Des raisons contestées par les loueurs qui de leur côté, demandent une concertation. Pour eux, d'autres solutions sont possibles.
"On a élaboré un scénario catastrophe " sécheresse" qui permet de réduire de 20% l'ensemble des usages, dont nous faisons partie. Ce qui nous permet quand même de naviguer sur 5 dates au printemps et de façon plus réduite, de 5 à 6 h par jour tout au long de l'été, " détaille Didier Astre, gérant d'Eaurizon
En 2017, avant les crues de 2018 et 2020 et la période Covid, la filière des sports d’eaux vives revendiquait 52 000 prestations encadrées, 27 structures (16 principales et 11 sous-traitants), plus de 100 emplois directs, un CA de 2,347 M d’euros et une économie induite de 6, 15 M.