À Limoux, dans l'Aude, le jeune Sorën suit l'instruction à la maison depuis près de trois mois. Harcelé par ses camarades, il était aussi victime de l'incompréhension de certains enseignants face à son handicap.
Depuis plus de trois mois, Sorën, 13 ans, suit ses cours de 4ème par correspondance à son domicile. "Avant qu’ils me disent les insultes, ça allait, mais maintenant, j’ai pas très envie d’aller en cours".
Sorën souffre de troubles de l’attention et d’hyperactivité et il est, pour ces raisons, pris à partie par certains camarades. Aurélia, sa mère, a décidé de le retirer du collège où il était scolarisé :"il se renfermait sur lui-même, n’avait plus goût à rien, a arrêté de pratiquer l'escrime", raconte-t-elle. Et de préciser : "cette déscolarisation a été décidée par dépit suite à l'inaction de la direction de l'établissement et des institutions de l'Education nationale".
On a passé des moments très sombres.
Aurélia, mère de Sorën.
Une plainte pour harcèlement a été déposée. La famille de Sorën reprochait déjà à son établissement de ne pas prendre en compte son handicap, et notamment le recours prévu à du matériel d’assistance informatique.
Manque de formation au handicap
"Dans certains cours, la tablette était refusée pour motifs de lenteurs. Il fallait l'allumer, parfois le brancher. Tout ça embarrassait les professeurs, donc on lui demandait de la ranger. Ça le mettait en difficulté pour tout le reste du cours", explique Aurélia.
Un manque de formation et de sensibilisation du personnel aux handicaps et aux troubles dys, selon la maman.
Une "incompréhension" selon l'Éducation nationale
Pour les services de l’Éducation nationale, tout a été fait pour satisfaire les demandes successives de la famille. Selon Pierre Jacob, inspecteur ASH à l’Éducation nationale, la scolarisation à domicile de Sorën n’a pas été imposée. "Je pense que c'est vraiment de l’incompréhension parce qu'on n'a fait que répondre aux demandes de la famille. On a reçu une demande d’inscription dans la famille le 1er février, à laquelle on a répondu favorablement, donc ce n’est pas une demande de l’Éducation nationale."
Quant aux accusations de harcèlement, l’Éducation nationale dit avoir pris en compte le harcèlement, qui aurait déjà donné lieu à des sanctions.