Après la violente agression d'une adolescente de 13 ans aux abords du collège Arthur Rimbaud, la question de la responsabilité de l'établissement face au harcèlement scolaire qu'aurait subi l'élève est posée. La famille de Samara affirme avoir alerté l'établissement à plusieurs reprises.
Victime de deux traumatismes crâniens, la jeune Samara, 13 ans, est sortie du coma artificiel dans lequel elle avait été placée après sa violente agression aux abords du collège Arthur Rimbaud mardi 2 avril, dans le quartier Mosson-La Paillade. Trois adolescents, âgés de 14 et 15 ans, ont été placés en garde à vue. Ils seront entendus pour tentative de meurtre sur personne mineure
Si les causes de l'agression ne sont pas encore connues, Hassiba Radjoun, la mère de la collégienne affirme que sa fille était victime de harcèlement de la part d'une élève depuis plus d'un an. Elle pointe l'inaction du collège, qui était, selon elle, bien au courant du problème.
Un "appel au viol" l'année dernière
"L'année dernière, il y a eu un appel au viol par cette même élève, qui a été exclue deux jours suite à ça", raconte-t-elle au micro de France 3 Occitanie. Des faits que Sophie Béjean, la rectrice de l'académie de Montpellier, refuse de confirmer, dans l'attente des conclusions de l'enquête.
Ils ne l'ont pas suffisamment protégée.
Hassiba Radjoun, mère de Samara
Mme Radjoun raconte avoir été alertée par le professeur principal de Samara sur le risque que courrait la jeune fille quelques heures avant son agression ce mardi. "J'ai demandé que la vie scolaire ne laisse pas sortir ma fille, le temps que j'arrive. Ils ne l'ont pas fait, ils lui ont demandé de partir." Christine Soltani, la grand-mère de la collégienne, estime que sa petite-fille a été "jetée en pâture" par l'établissement.
Interrogée sur ces faits, la rectrice assure que le principal du collège, lui, "n’a pas été au courant de ce qui s’est passé avant les faits, ni même tout de suite après."
D'autres cas signalés dans l'établissement
Le harcèlement subi par Samara semble ne pas être un cas isolé. Aux abords de l'établissement, d'autres familles témoignent. La mère d'un élève du même collège explique que son fils se fait harceler depuis un an. "J’ai alerté le principal, le rectorat, j’ai pris rendez-vous, j’ai eu une réunion avec la prof principale, la CPE, le principal du collège, il n’a rien fait", déplore-t-elle. Son fils, un an plus jeune que ses camardes de classe, dit être frappé "tous les jours", et regrette que l'établissement "minimise".
Brigade anti-harcèlement et caméras de surveillance
Face à ces témoignages, la rectrice de l'académie assure que l'équipe du collège Arthur Rimbaud est "très mobilisée sur le sujet du harcèlement". Et promet de se pencher sur ces affaires.
"Il est possible qu’il y ait des situations de harcèlement dont on ne connaisse pas toute la réalité, et nous allons les reprendre", annonce-t-elle. "On va reprendre tout cela, parce que le harcèlement est un phénomène complexe". Elle a par ailleurs indiqué qu'une brigade anti-harcèlement allait être déployée dans l'établissement. Sébastien Cote, adjoint au maire en charge de la tranquillité publique, a lui assuré qu'en 2025, des caméras seraient installées devant le collège Arthur Rimbaud.