Une adolescente de 13 ans a été agressée mardi 2 avril après-midi, devant son collège Arthur-Rimbaud à Montpellier, par plusieurs personnes. Rouée de coups, l'adolescente a été grièvement blessée. L'une des personnes mises en cause, une adolescente de 14 ans, a été interpelée dès ce matin. Deux autres mineurs ont été arrêtés dans l'après-midi.
Mardi 2 avril, dans l'après-midi, une adolescente de 13 ans a été agressée à la sortie de son collège, l'établissement Arthur-Rimbaud à Montpellier, dans le quartier Mosson-La Paillade. La jeune fille a été rouée de coups par plusieurs personnes, alors qu'elle se trouvait au sol. Grièvement blessée, elle est transportée dans le coma au Centre hospitalier universitaire Lapeyronie.
Selon le parquet de Montpellier, trois personnes seraient à l'origine de l'altercation. D'après nos informations, deux d'entre elles seraient des individus masculins, non scolarisés dans l'établissement. Contactée par France 3 Occitanie, la mère de la victime assure que les agresseurs de sa fille étaient bien plus nombreux, "une trentaine de personnes, venus des collèges autour, dont deux jeunes qui l'ont frappée à la tête".
La mère de l'adolescente raconte avoir été alertée dans la journée par le professeur principal de sa fille, qui a vu "tout un groupe qui attendait devant le collège" à midi. "Il m'a dit de venir la récupérer car il craignait pour elle, mais pas tout de suite, il fallait que j'attende 16 heures."
J'ai demandé que la vie scolaire ne laisse pas sortir ma fille, le temps que j'arrive. Ils ne l'ont pas fait, ils lui ont demandé de partir.
Mère de la victimeFrance 3 Occitanie
Mercredi 3 avril, dans la matinée, la jeune fille était toujours à l'hôpital, souffrant notamment d'hémorragie cérébrale. Selon le procureur de la République de Montpellier, son pronostic vital ne serait désormais plus engagé. Elle devrait même pouvoir être entendue dès demain jeudi.
Une photo à l'origine de l'altercation
Selon les premières informations, l'altercation serait partie de la diffusion d'une photographie d'une jeune fille, également scolarisée à Arthur-Rimbaud, sur les réseaux sociaux. Celle-ci s'en serait pris la première à la jeune adolescente, à la sortie du collège, l'accusant d'être à l'origine de la diffusion. Selon la mère de la victime, cette même personne serait responsable du harcèlement que subit sa fille "depuis le début de l'année".
"L'année dernière, il y a même eu un appel sur les réseaux sociaux au viol de ma fille", appel qui viendrait de la même jeune fille en question. "J'en avais parlé au principal, à la police, mais rien n'avait été fait", déplore la mère de la victime.
Le collège bloqué
Sous le choc, et en colère contre l'établissement scolaire à qui elle reproche son inaction, la famille de la victime a bloqué mercredi 3 avril l'accès au collège Arthur-Rimbaud. Dès 8 heures du matin, aucun élève n'a pu rentrer dans l'établissement.
"On veut sensibiliser les gens, si on ne fait rien, alors l'affaire sera classée, déplore la grand-mère de la victime. On veut montrer notre mécontentement. Ce genre de choses, ça arrive dans toutes les écoles, tous les lycées, ça ne peut plus se passer !"
Je dénonce avec la plus grande fermeté l’agression dont a été victime une jeune fille hier soir devant le collège Rimbaud de #Montpellier. Tout est mis en œuvre pour retrouver les agresseurs en lien avec la @PoliceNat34 qui est saisie.
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) April 3, 2024
J’appelle au calme aux abords de… pic.twitter.com/ei0StQF5KI
Le préfet de l'Hérault, ainsi que la rectrice de Montpellier, se sont rendus sur place, alors que des parents d'élèves se joignaient au blocus en soutien à la famille de la victime. Certains d'entre eux témoignent avoir également peur pour leurs enfants.
"Les problèmes ne sont pas traités dans cet établissement, dénonce la mère d'un élève. Mon fils se fait harceler depuis l'année dernière, j'ai alerté le principal, j'ai eu une réunion avec lui, il n'a rien fait. J'ai envoyé un courrier au rectorat par recommandé, je n'ai eu aucune réponse."
La CPE demande à mon fils de ne pas répondre à la violence par la violence. Ça veut dire "laisse-toi tabasser, ne fais rien". Je ne suis pas d'accord, on n'envoie pas nos enfants à l'école pour se faire massacrer comme ça.
Mère d'un élève du collège Arthur-RimbaudFrance 3 Occitanie
La rectrice de l'académie de Montpellier, Sophie Béjean, a apporté mercredi après-midi dans un message sur X son "total soutien à la jeune élève agressée", promettant également que "toute la lumière sera faite sur cet acte inqualifiable".
Total soutien à la jeune élève agressée hier à #Montpellier. J’étais dès ce matin avec le @Prefet34 au collège Rimbaud pour rencontrer la maman, les familles et la communauté éducative.
— Béjean Sophie (@sophiebejean) April 3, 2024
L’enquête @PoliceNat34 est en cours.
Toute la lumière sera faite sur cet acte inqualifiable. pic.twitter.com/mgqJHOaXpG
Mercredi matin, dans un communiqué, le parquet de Montpellier annonçait l'interpellation de l'une des personnes mises en cause, une mineure de 14 ans, scolarisée au collège Arthur-Rimbaud. En fin de journée, la jeune fille était toujours entendue "du chef de tentative de meurtre sur mineure de moins de 15 ans" et "elle reconnaît avoir porté des coups", précise le parquet.
Dans un second communiqué publié en début de soirée, le parquet a annoncé l'interpellation de deux autres personnes, deux mineurs âgés de 14 et 15 ans. "Ils sont en train d'être entendus sous la même qualification. Un seul d'entre eux est déjà connu de la justice", précise le cabinet du procureur.
Une cellule psychologique devrait être ouverte prochainement dans l'établissement.