Comme à Paris ce mardi matin, dans les préfectures et commissariats de France, des cérémonies solennelles en hommage aux 3 policiers tués lors de l'attentat de Charlie Hebdo, étaient organisées. A Carcassonne, ce matin, l'atmosphère était chargée d'émotion et de recueillement.
Ces cérémonies étaient aussi l'occasion d'un hommage pour saluer le travail et le courage de tous les policiers de France et plus généralement des forces de l'ordre, dans le combat contre le terrorisme.
Une cérémonie d'hommage à Paris
François Hollande a rendu hommage mardi aux trois policiers tués la semaine dernière par les auteurs des attentats, ces policiers "morts pour que nous puissions vivre libres".
"La France toute entière partage votre douleur et votre peine", a déclaré François Hollande, s'adressant dans son discours aux familles des victimes. "Clarissa (Jean-Philippe), Franck (Brinsolaro), Ahmed (Merabet) sont morts pour que nous puissions vivre libres.".
"C'est ce que des centaines de milliers de nos concitoyens ont voulu exprimer dimanche partout en France en se levant en masse pour partager votre chagrin, pour affirmer leur attachement à la liberté, à la démocratie, à la fraternité, pour délivrer un message de gratitude aussi aux forces de l'ordre" a poursuivi le chef de l'Etat.
Un hommage national aux victimes des attentats sera rendu la semaine prochaine aux Invalides.
Revivez les temps forts de l'hommage aux policiers tués lors des attentats.
Plus d'infos et le direct de la cérémonie sur francetvinfo.fr.
Trois policiers, une femme et deux hommes, ont été tués par les deux frères Kouachi et par Amédy Coulibaly, des victimes auxquelles le président de la République François Hollande rend hommage ce mardi lors d'une cérémonie solennelle à la préfecture de police de Paris.
Leur citation à l'Ordre de la Nation a été annoncée mardi au Journal officiel.
Franck Brinsolaro, 49 ans, brigadier, membre du service de la protection (ex-SPHP). Affecté à la protection du dessinateur Charb, il a été tué le mercredi 7 janvier par l'un des frères Kouachi dans la salle de rédaction de Charlie Hebdo.
Avant Charb, il avait notamment assuré la protection de deux juges antiterroristes, dont Marc Trévidic, et celle du président du consistoire israélite de France, Joël Mergui. Il avait effectué également plusieurs missions à l'étranger, au Liban en Bosnie, en Afghanistan et en Afrique - où il avait été blessé - pour assurer la protection d'officiels. Il était marié à Ingrid Brinsolaro, rédactrice en chef de l'hebdomadaire "L'éveil normand", dont le siège se trouve à Bernay (Eure). Le couple s'était marié récemment et avait deux enfants, dont un de treize mois. Son frère jumeau est également policier, en poste à Marseille.
Ahmed Merabet, 40 ans, brigadier en poste à la brigade VTT du commissariat du XIe arrondissement, le quartier où se trouve le siège de Charlie Hebdo. Arrivé peu de temps après sur les lieux du carnage, il a été blessé puis froidement abattu à bout portant par l'un des frères Kouachi. D'après sa famille, Ahmed Merabet était un "bosseur", qui était animé par un objectif: "Gravir les échelons de la société".
Il avait entamé sa carrière dans la police après avoir travaillé "au Mac Donald's, à la SNCF et à Roissy". Après huit ans passés au commissariat du XIe arrondissement, il s'apprêtait à devenir officier de police judiciaire, dont il avait réussi le concours. "Ce devait être son dernier jour" au commissariat, a témoigné son frère.
Originaires d'Algérie, ses parents se sont installés à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) en 1955. Ses quatre soeurs et ses deux frères y habitent, tout comme lui, et tous dans la même rue. Ahmed n'était pas marié mais vivait en couple. L'hebdomadaire Le Point a fait sa Une samedi avec la photo de son exécution, tirée des images filmées par un témoin de la scène. Cette Une a suscité de nombreuses condamnations, dont celle du Premier ministre Manuel Valls qui a fait part de son "dégoût".
Clarissa Jean-Philippe, 27 ans, policière municipale. Elle a été abattue par Amédy Coulibaly le jeudi 8 janvier au matin peu après 08h00 alors qu'elle se rendait sur un banal accident de la route sur la commune de Montrouge. Martiniquaise, originaire de Sainte-Marie, elle était célibataire et sans enfant. Un responsable de la mission où elle avait suivi en 2008 une formation d'agent de sécurité l'a décrite comme "très motivée, très enthousiaste et désireuse de réussir". Elle était partie pour la métropole en 2013 avant de rejoindre la police municipale comme stagiaire. Elle venait d'être titularisée. Selon ses collègues, elle était "volontaire, agréable", incarnant "la joie de vivre".