La permanence du député Rassemblement national de l'Aude vandalisée, les Soulèvements de la terre pointés du doigt

Dans la nuit du 16 au 17 décembre derniers, la permanence parlementaire de Frédéric Falcon a été taguée. Sur le réseau social X, le député de l'Aude accuse le mouvement écologiste "radical" des Soulèvements de la terre d'avoir perpétré l'acte.

"État liberticide, RN préfet complices". En se rendant à sa permanence, ce dimanche 17 décembre 2023, le député Rassemblement national (RN) de l'Aude Frédéric Falcon, s'est retrouvé face à un tag écrit en grosses lettres vertes.

Après s'être fendu d'un post sur le réseau social X, le député établissait une corrélation entre l'acte de vandalisme et une demande d'interdiction qu'il avait formulée au préfet une semaine plus tôt contre un rassemblement des Soulèvements de la terre, regroupement "radical" écologiste.

Interdiction préfectorale

Plus précisément, la demande dont fait mention Frédéric Falcon, concerne la "Fête au béton" organisée par les Soulèvement de la terre de Montpellier à Port-la-Nouvelle (Aude) le 10 décembre 2023. Une manifestation qui contribuait à l'initiative nationale lancée par plusieurs organismes écologistes. "L'idée était de célébrer l'anniversaire d'une action emblématique contre une cimenterie Lafarge-Holcim à Marseille, il y a un an", précise Philippe Jouary, membre du regroupement de Montpellier. "Nous devions nous rejoindre pour partir à pied ou à vélo jusqu'à la cimenterie Lafarge de Port-la-Nouvelle."

L'idée était de commémorer l'anniversaire d'une action emblématique contre une cimenterie Lafarge-Holcim à Marseille, il y a un an.

Philippe Jouary, membre des Soulèvements de la terre de Montpellier

Mais une interdiction préfectorale promulguée le 8 décembre, dont les membres des Soulèvements affirment n'avoir eu vent que le lendemain, est venue entraver le projet. L'arrêté du préfet de l'Aude est intervenu suite à une demande d'interdiction formulée par Frédéric Falcon, qui indiquait se trouver "préoccupé par le rassemblement du collectif". Dans sa lettre, le député rappelle que les Soulèvements de la terre, qu'il qualifie de "fanatiques", ont "fait l'objet d'une procédure de dissolution (...) suite à de graves violences", qu'il craignait voir se réitérer.

Le rassemblement est donc finalement déplacé à Carcassonne le même jour, ce qui "a empêché la venue de beaucoup de monde et donc une perte d'envergure pour l'action" selon Philippe Jouary.

Des "méthodes violentes"

"Je ne reculerai pas face à ces éco-terroristes, qui promeuvent la violence au nom d’une écologie en guerre contre nos agriculteurs et viticulteurs." Dans son post formulé ce dimanche, Frédéric Falcon pointe du doigt le regroupement des Soulèvements de la Terre, avant de prolonger sa prise de position dans un bref communiqué, publié le même jour.

Je ne reculerai pas face à ces éco-terroristes, qui promeuvent la violence au nom d’une écologie en guerre contre nos agriculteurs et viticulteurs.

Frédéric Falcon, député RN de l'Aude

Le député RN y dénonce des "méthodes violentes" venues d'un mouvement "radicalisé" qui serait "soutenu par la majorité départementale écolo-socialiste". Il les invite d'ailleurs à clarifier leurs positions concernant le regroupement. L'élu de l'Aude indique également qu'il portera plainte suite à la dégradation de son local et réitère sa demande de voir "tout rassemblement des 'Soulèvements de la terre' interdit dans l'Aude".

"Nous avons le droit d'exister"

Des propos que Stéphane Jouary qualifie "d'inquiétants", revenant sur les termes que le député emploie régulièrement dans ses courriers : "les mots 'fanatiques' et 'éco-terroristes' sont des propos lourds de sens, forts, et très accusateurs. Je ne sais pas si quelqu'un de chez nous a vraiment perpétré ces actes, mais la pression qu'exerce le député RN, Monsieur Falcon, sur la préfecture est alarmante."

Le membre du regroupement des Soulèvements de la terre de Montpellier admet que le mouvement n'avait pas reçu d'autorisation de manifester, "mais quand bien même, nous avons le droit de nous rassembler, de marcher, de nous déplacer ensemble... Malgré les menaces de dissolution, notre regroupement est toujours bien là et a le droit d'exister", et d'ajouter : "si à chaque fois que l'on se manifeste on nous enlève ce droit ou on essaie de nous dissoudre, c'est qu'un glissement inquiétant est en train de se produire."

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