"Je suis coupable de la totalité des faits qui me sont reprochés et je vais assumer." Lors de son procès en appel, Gérald Seureau, condamné en 2014 à la perpétuité pour le viol et le meurtre de Léa, une lycéenne, à Montpellier, n'a toujours pas précisé le détail de l'agression.
"Je suis coupable de la totalité des faits qui me sont reprochés et je vais assumer." Lors de son procès en appel, Gérald Seureau, condamné en 2014 à la perpétuité pour le viol et le meurtre de Léa, une lycéenne, à Montpellier, n'a toujours pas précisé le détail de l'agression.
Marc Gallix Partie civile avocat de la mère de la victime
Luc Abratkiewicz Avocat de la défense
En novembre 2014, devant les assises de l'Hérault, Seureau avait été longtemps dans la dénégation. Il avait finalement admis les faits qui s'étaient déroulés dans la nuit du Nouvel An à Montpellier, mais du bout des lèvres, avant d'être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 20 ans de sûreté.
Je pense avoir pris des amphétamines trois fois dans la soirée
Ce mardi après-midi, devant la Cour d'appel de Carcassonne, Gérarld Seureau a répondu : "Je suis coupable de la totalité des faits qui me sont reprochés et je vais assumer." il raconte avoir une invitation via Facebook pour participer à la funeste soirée de la saint Sylvestre 2011. "En arrivant, on a commencé à boire, je pense avoir pris des amphétamines trois fois dans la soirée."
Puis, il raconte l'arrivée de Léa: "Je n'ai plus la chronologie en tête. Léa est arrivée plus tard, il me semble. Elle a pris de la drogue avec nous, c'est là qu'on a commencé à flirter, à s'embrasser. On a eu une relation dans les toilettes. On est ensuite sortie dehors."
Déchaînement de violence
Il poursuit: "On cherchait un endroit. On est arrivé je ne sais plus comment ce petit-bois. Je ne sais pas comment expliquer, c'est là que j'ai eu ce déchaînement de violence." il sanglote: "Je ne sais pas ensuite, je me suis endormi. Quand je me suis réveillé j'ai vu la gravité des faits et la violence que j'ai pu infliger à Léa. Je me suis persuadé que ça ne pouvait pas être moi. il était trop tard. Pris de panique, je suis parti."
Je savais que je mentais
Les autres personnes de la soirée m'ont vu et appelé. J'ai dit que j'avais quitté Lea vers midi, je savais que je mentais. Je suis rentré chez moi. J'ai vu mes mains, le sang, la terre mais je n'arrivais pas à prendre conscience de ce que j'avais fait."
J'ai vu mes mains, le sang, la terre
Gérald Seureau raconte ensuite avoir reçu l'appel téléphonique du père de Léa: "J'ai reçu l'appel du père de Léa et je l'ai rejoint au commissariat. D'abord, j'ai dit aux policiers que j'avais quitté Lea sur la Comédie. Puis, j'ai craqué et je les ai accompagnés sur les lieux mais on a mis une heure à retrouver le sous-bois. Ce sont eux qui ont retrouvé le corps sans vie de Léa. Ensuite, j'ai fait des aveux aux policiers mais en suivant ce qu'ils me disaient, je n'arrivais à me souvenir de rien."
Vous avez des gens qui ont besoin de savoir. Vous le leur devez
Le Président Régis Cayrol essaie de lui faire préciser le détail de l'agression, pour qu'il comble les vides de ses déclarations. "Je sais qu'on a commencé à flirter, mais ensuite je ne me souviens pas ce qui a déclenché la violence: une panne sexuelle? Une dispute?". Le président insiste: "vous avez des gens qui ont besoin de savoir. Vous le leur devez."
"Je ne nie pas les coups, la violence, l'horreur"
Mais Gérald Seureau n'apportera pas de détails: "Je ne nie pas les coups, la violence, l'horreur. J'ai fait un travail avec les psychologues pour essayer de me souvenir. Je n'y arrive pas, je suis le seul responsable mais je n'y arrive pas, ça fait six ans que j'essaie, je n'y parviens pas". Le président poursuit: "vous êtes toujours dans votre dénégation même si vous reconnaissez l'ensemble de vos actes. Il y a quand même eu un moment où vous vous êtes souvenu précisément des faits." Il fait là référence aux aveux devant les enquêteurs, mais devant le juge d'instruction, il reviendra sur ses déclarations, affirmant ne se souvenir de rien.
Vous êtes toujours dans votre dénégation
Malgré les interrogatoires serrés du président Cayrol et de l'avocat général Marion Brignoles puis des demandes insistantes des avocats des parties civiles ("Cessez d'être dans le déni", Gérald Seureau n'en dira pas plus. Dans un entretien qu'elle nous avait accordé lundi matin, la mère de la jeune lycéenne, Karine Bonhoure exprimait ses doutes: "On connait l'horreur. Il n'a pas raconté ce qu'il s'était passé. Il n'a pas expliqué son geste. Je doute que Gérald Seureau explique ce qu'il a fait". "Je me souviens lui avoir serré la gorge.
Mon souvenir suivant c'est de m'être réveiller à côté de Léa morte", raconte Gérald Seureau. Le président: "on a retrouvé le t-shirt et le soutien-gorge de Lea déchirés, qu'est ce qui a déclenché cette violence?" Pas de réponse. le verdict est attendu vendredi.