"Ô la belle vie" : à la rencontre des habitants de la cité de Carcassonne

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Patrick Robart est artiste peintre et retraité. Il vit au coeur de la cité de Carcassonne depuis 50 ans. Au fil des décennies, il a vu la population de la ville haute passer de plusieurs centaines d'âmes à moins d'une cinquantaine. ©France Télévisions / Grand Angle

"Ô la belle vie" nous emmène à Carcassonne, à la rencontre de celles et ceux qui vivent au cœur de la cité, car si la plus grande forteresse d’Europe attire chaque année près de deux millions de visiteurs, la vie au quotidien entre ses murailles, s’est raréfiée au fil du temps. Rencontre avec ces irréductibles, amoureux de leurs remparts.

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En compagnie d’Amancio Requena, administrateur adjoint du château et de ses remparts, Sophie Jovillard nous emmène fouler les pavés de la cité médiévale de Carcassonne, à la rencontre de ses habitants. Sur leur chemin, ils croisent Lionel Chabalier, conducteur de travaux avec ses équipes à pied d’oeuvre. Depuis 2022, des échafaudages de 12 mètres de haut habillent les remparts (et 18 mètres pour les tours) pour les restaurer. Un travail méticuleux est réalisé sur chaque pierre pour préserver l’esprit des lieux et de longue haleine pour permettre aux visiteurs de faire le tour complet du chemin de ronde intérieur, dès l'été 2024.

Un des ensembles médiévaux les mieux conservés au monde

Saviez-vous que la cité de Carcassonne, forteresse la plus visitée de France et célèbre dans le monde entier, a failli être réduite à une vulgaire carrière de pierre ?

C'était sans compter sur la détermination et tenacité de Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, érudit carcassonnais. Venant d’une famille illustre de consuls, Il a largement contribué, au XIXème siècle, à la sauver de la démolition. Historien et archéologue, devenu inspecteur des monuments historiques, l’homme, conscient de la valeur exceptionnelle d’un tel patrimoine, est à l’origine de la sauvegarde de la cité, avant qu'elle soit restaurée par le célèbre architecte Eugène Viollet-le-Duc. Depuis, en son honneur, son buste de bronze, trône dans la ville médiévale.

La cité est un bijou monumental qui reflète si merveilleusement la vie fortifiée au Moyen Âge, qu’elle attire les foules et suscite l’admiration. Pourtant, la vie au quotidien entre ses remparts s’est peu à peu raréfiée. En effet, au cœur de la cité, la muraille qui enserre le village a vu sa population décliner au fil du temps et des siècles. De 8000 habitants au XIXème siècle, à 760 habitants en 1911, ils ne sont aujourd’hui qu’une poignée, c'est à dire moins d'une cinquantaine, à y vivre au quotidien. 

Patrick Robart, artiste-peintre

Parmi eux, Patrick Robart, un artiste peintre de 77 ans "J’ai passé 50 ans ici. Quand je suis arrivé, nous étions 500 à y vivre" raconte-t-il à Sophie. "Il n’y a plus de vie dans la cité. Tout a disparu, il y avait une boulangerie, des écoles, trois épiceries, une poissonnerie..." .

Pour les parents, déposer les enfants le matin à l'école est compliqué et puis, la vie est devenue chère. Aujourd'hui, les habitants se replient dans la ville basse, plus adaptée au mode de vie actuel.

L’artiste est arrivé en 1968 à Carcassonne. Professeur d’arts plastiques, il s’est très vite installé au cœur de la cité, voulant s'imprégner de l’essence même de ces lieux exceptionnels. Dans son travail, il se nourrit des paysages colorés et lumineux de la région "l’Aude est un département où vous avez tout ce que vous voulez" dit-il citant les quatre points cardinaux "Des Corbières, au Minervois, la Haute-Vallée, la Montagne Noire ou la mer", de véritables sources d’inspiration.

Dans son atelier baigné de lumière avec vue sur les tours, l’artiste raconte : "J’ai exposé un peu partout en France et dans le monde" 

Et un jour, je me suis aperçu que je n’avais plus besoin de bouger, car c’était le monde qui venait à moi, avec des visiteurs du monde entier.

Patrick Robart, artiste peintre

Elodie Teisseire, restauratrice

Un peu plus loin en foulant les ruelles pavé de la cité, nous nous dirigeons vers le restaurant  "Le Jardin de la Tour". Elodie Teisseire, gérante, a repris l’affaire familiale, avec son mari, Bernard, chef cuisinier. Elle raconte à Sophie l’histoire de ses parents "Ma mère était fleuriste, mon père horticulteur. Ils ont voulu fonder leur propre affaire et ont acheté la maison en 1973, puis ont ouvert le restaurant. Dès lors, j’ai su que c’était le métier que je voulais faire" dit-elle. Une révélation et véritable vocation pour Elodie.

Tandis que le chef prépare une salade d’artichaut violets au foie sec, une spécialité de la maison et tradition languedocienne, Elodie confie à Sophie combien elle est attachée à la cité et à ses murailles.

Une fois que l'on vit là, impossible de vivre ailleurs

Elodie Teisseire, restauratrice

Elodie ne se lasse pas de son cadre de vie. "Tous les matins, je me lève avec la vue sur le château. En plus, nous sommes un peu à l’écart de la rue, donc c’est très calme".

Malgré une vie de labeur, elle reconnait être privilégiée "les touristes me le rappellent tous les jours" confie t-elle.

"Ô la belle vie : "La cité de Carcassonne, voyage à travers les siècles". A voir le dimanche 21 mai 2023, à 12h55. Une émission présentée par Sophie Jovillard. Réalisé par Elodie Bonnes. Une coproduction France 3 Occitanie et Grand Angle Productions.

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