Au premier jour du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne lundi 22 janvier, la famille d'Arnaud Beltrame est bien présente pour suivre les débats. La mère et les frères n'ont pas souhaité s'exprimer, au contraire de leur avocat qui insiste sur le statut d'Arnaud Beltrame, mort au combat sans en être une victime.
Ils sont arrivés aux alentours de 9h50 en toute discrétion dans la salle des pas perdus du Palais de Justice de Paris. Nicolle, Cédric et Damien Beltrame - respectivement mère et frères du colonel Arnaud Beltrame - sont présents lors du 1e jour du procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne lundi 22 janvier. Elle, est habillée tout en noir tandis que les deux frères d’Arnaud Beltrame portent une chemise bleue pour l’un et un costume bleu clair pour l’autre. Les trois ne se quittent pas, accompagnés de très près par leurs avocats.
La mère, Nicolle Beltrame, laisse son avocat s'exprimer
Ils sont unis pour rappeler que Arnaud Beltrame n’est pas une victime lors de l’attentat terroriste du 23 mars 2018. La parole de Nicolle Beltrame était notamment très attendue. Quelques mois après cet attentat, elle n’avait cessé de rappeler que son fils n'était pas une victime. Mais ce matin, elle n’a pas souhaité s’exprimer devant la cohorte des journalistes formée à quelques mètres de la salle d’audience.
"Je laisse la parole à Maître Thibaut de Montbrial, en qui j’ai toute confiance" lâche-t-elle, intimidée, malgré la relance de plusieurs journalistes. C’est donc son avocat qui s’exprime. Avec des mots choisis et pesés, il rappelle la pensée de la famille sur la mort d'Arnaud Beltrame.
"Un officier de gendarmerie mort pour la France"
"Le Colonel Beltrame ne s’est pas sacrifié, il a pris la place d’une otage car il pensait qu’il pouvait maîtriser le terroriste islamiste. Il est allé au combat : c’est un officier de gendarmerie mort au combat, mort pour la France" déclare-t-il de manière très solennelle. Un point de vue toujours défendu par la famille depuis la mort du Colonel.
Sans s’interrompre, maître de Montbrial poursuit son propos en se penchant sur la question terroriste brûlante lors de ce procès qui s’étend jusqu’au 23 février. "Que chacun prenne conscience dans cette affaire que les terroristes islamistes ne peuvent passer à l’acte que lorsqu’ils sont sontenus, qu’ils ont des complicités, des sympathies dans les quartiers" soutient-il. "La lutte contre l’islamisme est une lutte contre les terroristes mais aussi contre tous ceux qui par leur complaisance favorisent le passage à l’acte de tels assassins."
La famille Beltrame est ensuite entrée dans la salle d’audience. Après quelques discussions avec leurs avocats, ils se sont installés au premier rang des bancs des parties civiles. Le procès a démarré peu après 10 heures.