Une élève handicapée scolarisée en classe "ulis" est condamnée à rester chez elle. Elle n'a pas obtenu l'octroi d'un véhicule adapté pour assurer son transport scolaire. La mère de l'enfant domiciliée à Fleury d'Aude n'a pas d'autre choix que de faire l'école elle-même à son enfant.
Pour Valentina, 7 ans, la rentrée scolaire n'a pas eu lieu. Cet enfant dont le handicap mental a été reconnu s'est vu refuser l'octroi d'un véhicule adapté pour l'amener et la ramener de l'école.
Impossible donc de rejoindre son unité locale d'inclusion scolaire, classe Ulis. Les élèves orientés en Ulis sont ceux qui, en plus des aménagements et adaptations pédagogiques et des mesures de compensation mis en œuvre par les équipes éducatives, nécessitent un enseignement adapté.
La classe Ulis de Valentina est située à 15 km de son domicile et sa mère ne possède pas de permis de conduire.
La seule solution qu'on pourrait éventuellement envisager est de subvenir par mes propres moyens à un transport privé. J'ai effectué un devis, cela avoisine les 1 000 euros par mois. Financièrement parlant, c'est impossible !
Elodie, mère de Valentina
"Prendre les transports en commun avec elle pour aller à l'école m’obligerait à rester dans ce village toute la journée, ce qui veut dire que je n'aurais pas la possibilité de m'occuper des autres enfants de la fratrie", poursuit Elodie, la mère de Valentina.
Le 26 juillet dernier, Elodie Tartarin s'est vu notifier ce refus, pourtant le dossier de scolarisation Ulis avait été accepté dès le mois de février.
"Valentina a approximativement 2 à 3 ans de retard en termes de maturité, aujourd'hui elle se situe autour de l'âge de 5 ans. Est-ce qu'à 5 ans on est capable de faire un trajet en transport en commun seule ? Je ne pense pas que cela soit possible", conclut Elodie.
Recours
Pour le Conseil départemental de l'Aude, l'obtention ou non d'un véhicule adapté relève d'un avis médical délivré par la Maison départementale pour les personnes handicapées.
"L'équipe médicale de la MDPH est soumise au secret professionnel et nous en tant qu'élu, nous n'avons pas la vision sur leur évaluation. Mais ce qui est possible de faire pour la maman de Valentina, c'est un recours auprès de la Maison départementale pour les personnes handicapées pour faire réévaluer la situation de son enfant" explique Séverine Roger-Mateille, Vice-présidente (PRG) du Conseil départemental de l'Aude.
Quatre enfants seraient actuellement dans la même situation dans l'Aude. Le Conseil départemental indique rechercher des solutions pour chacun d'entre eux.
Écrit avec Eric Henry.