Placé en liquidation judiciaire fin décembre 2023, le foyer pour seniors de Carcassonne "La Maison des Oliviers" a fermé définitivement ses portes fin janvier 2024. Depuis, familles et anciens salariés cherchent des solutions et attendent des réponses. En vain.
En guise de nouvel an, les 35 résidents de cette structure audoise gérée par une association, ont reçu une annonce des plus stressantes : leurs familles ont appris par téléphone qu'elles allaient devoir trouver un nouvel hébergement pour leurs parents, d'ici la fin janvier.
Avec à peine 30 jours pour se retourner, une véritable course contre la montre s'est enclenchée. Certaines familles vivent dans l'angoisse. C'est le cas d'Hélène, qui n'a pas trouvé de solution pour son père âgé de 89 ans.
Il y en a qui ont récupéré leur parents chez eux temporairement, le temps de se poser et de trouver des solutions plus pérennes. Mais moi, je n’en ai pas la possibilité : je travaille à l’hôpital par tranche de 12 heures et je n’ai ni les locaux, ni la possibilité en un mois de faire les travaux pour que papa puisse venir.
Hélène Cabirol, fille d'un ancien résident de l'Ehpad des Oliviers
Une structure modeste en difficulté financière
L'association de la Maison des Oliviers, qui connaît des difficultés financières liées à l'augmentation des charges, n'aurait pas eu d'autre choix que de fermer ses portes.
Cette résidence pour séniors n'a pas le statut d'Ehpad et ne peut pas non plus obtenir un agrément de "résidence autonomie", car ses chambres sont trop petites (15 m²) . Il faudrait les "transformer en appartements avec des kitchenettes, mais l'investissement est beaucoup trop lourd et en plus il n'y a pas de place", déplorait Sylvie Lapart, la présidente de l'association "La maison des oliviers", lors d'un précédent reportage.
Des salariés aux abois
Des familles d'anciens résidents et des salariés de la Maison des Oliviers se sont retrouvés mardi 20 février devant le tribunal de Carcassonne.
Certaines familles envisagent aujourd'hui de porter plainte : "C’est fermé, c’est fini, mais il y a des irrégularités que nous ne souhaitons pas laisser passer par respect pour nos parents. On ne demande pas d’argent ni de dommages et intérêts, juste le respect des personnes et des règles", affirme Geneviève Saint Hubert, fille d'une ancienne résidente de l'Ehpad des Oliviers.
Du côté des salariés, on venait chercher des réponses, d'autant que les paies de janvier qui n'ont toujours pas été versées à la dizaine d'employés.
Je ne touche rien, on est bloqué dans tout. Vu que l'on est encore sous contrat, on ne peut pas chercher de travail donc j’ai aucun salaire. Mon compte est à zéro. On attend, on attend, on attend...
Jamila Ben Mostefa, serveuse à la Maison des Oliviers
La justice devrait nommer un liquidateur judiciaire.
De son côté, le Conseil départemental de l'Aude affirme chercher des solutions de relogement, en priorité pour les bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie.
Écrit avec Chloé Fabre.