Spanghero : il n'y a plus qu'une seule offre de reprise, celle de Laurent Spanghero

Décision finale du tribunal de commerce de Carcassonne, vendredi 5 juillet. Il a le choix entre le dossier de reprise de Laurent Spanghero ou la liquidation judiciaire de l'entreprise.


Le tribunal de commerce de Carcassonne décidera, vendredi 5 juillet, s'il accorde la reprise de l'entreprise de viande et produits cuisinés Spanghero de Castelnaudary dans l'Aude à Laurent Spanghero et ses associés, qui restent seuls en lice à l'issue de l'audience à huis clos, ce mardi, a-t-on appris auprès du procureur, Antoine Leroy, et des parties.

L'autre offre, celle de Delpeyrat et de la société Deveille soutenue par des salariés n'a pas été jugée "recevable" car elle était "incomplète", faute d'avoir obtenu un abandon de créance de la part des banques, selon les mêmes sources.

Si vendredi, le dossier de reprise de Laurent Spanghero n'est pas retenu, la société touchée par le scandale de la viande de cheval et qui emploie encore 230 salariés sera définitivement liquidée, et tous les salariés licenciés.


Le tribunal rendra sa décision vendredi 5 juillet

Elle sera de toute façon douloureuse pour les 230 salariés. Soit l'offre de Laurent Spanghero et ses associés, le promoteur Jacques Blanc et la société de capital-risque Investeam, sera jugée suffisamment solide et 100 salariés seront repris, soit le tribunal confirmera la liquidation prévue depuis avril et tout le monde sera licencié.

Le projet de Laurent Spanghero, qui avait fondé l'entreprise de viandes et plats cuisinés avec un de ses frères en 1970 avant de la céder en 2009 à la coopérative basque Lur Berri, restait en effet seul en lice après l'audience de mardi, d'après le procureur Antoine Leroy et les parties.

Laurent Spanghero s'est déclaré convaincu que l'entreprise ne mourra pas" et a estimé en sortant du tribunal que "c'était le début du retournement et d'un rebondissement pour l'entreprise".
Didier Jug, directeur général d'Investeam, a assuré que les trois partenaires amèneraient chacun 500.000 euros de fonds propres et la région Languedoc-Roussillon 620.000 euros (pour 100 emplois sauvés). Ils comptent  mobiliser au total, 5,5 millions d'euros de ressources, en dehors du rééchelonnement de la dette. Ils misent sur le "développement homogène" des deux activités viandes et plats cuisinés.

La nouvelle entreprise devrait s'appeler "Saveurs occitanes" rompant ainsi avec un nom désormais discrédité.


Spanghero, une entreprise endettée

L'entreprise Spanghero a souscrit un emprunt de 15 millions d'euros sous forme de crédit-bail, il y a plusieurs années, pour financer la construction de l'usine de Castelnaudary. Elle doit encore 10 millions aux banques Oséo, Société Générale et CM-CIC.
L'avocat du dossier a demandé un abandon de créance "pour plus de la moitié de la somme", ce qui a été refusé, a-t-on appris de sources concordantes.
Laurent Spanghero et ses associés - le promoteur Jacques Blanc et la société de capital-risque Investeam - ont en revanche indiqué qu'ils avaient obtenu de ces banques "un accord de rééchelonnement pour porter la durée de remboursement de 10 à 22 ans".

La proposition du fondateur de la société, Laurent Spanghero, qui l'avait cédée en 2009 pour un euro symbolique à la coopérative basque Lur Berri, reste donc la seule chance de survie.
Spanghero et le poids de la dette
Lur Berri a contribué à redresser les comptes tout en réduisant les effectifs, mais c'est sous sa direction qu'a éclaté, en janvier, le scandale de l'introduction frauduleuse de viande de cheval, vendue comme du boeuf, plus cher, dans des plats cuisinés.
L'enquête judiciaire sur les responsabilités pénales de cette affaire n'est pas close, mais l'entreprise y a perdu ses agréments sanitaires pendant quelques jours et n'a pas réussi à regagner la confiance de ses clients depuis.

Ces derniers mois, la charge de travail n'occupait plus que 80 salariés et le dernier contrat, celui de Lidl, a expiré le 30 juin.
"Il n'y a plus de travail que pour trois ou quatre personnes", expliquait mardi Sabine Da Silva, du collectif de défense des salariés.
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