Avec le changement climatique, les stations de ski de moyenne altitude peinent à survivre et doivent changer de modèle économique. À Camurac, aux confins de l'Aude et de l'Ariège, on s'y prépare tant bien que mal, par nécessité. Car faute de neige, la petite station familiale n'a pu ouvrir qu'un seul week-end cette saison.
Le planter de bâton dans la terre, c'est une nouvelle discipline dont se serait bien passée Camurac, la seule station de ski de l’Aude. Les vacanciers, eux, s’adaptent avec le sourire.
Au départ, on venait faire du ski. Mais avec une météo sans neige, on va faire de la marche !
Une touriste philosophe
"Quand il y a de la neige on skie, aujourd'hui et cette semaine, ce sera marche, promenade et vélo", confirme son ami.
Le ski, c'est fini ?
Depuis quelques mois, la station des Pyrénées audoises tente de prendre le virage de la diversification. Elle propose des activités autres que le ski.
On souhaite montrer que l'on est capable de s'adapter et développer une culture de la montagne avec de la pédagogie, des activités ludiques et autre chose que du ski en hiver. Par exemple, avec des promenades en traineau à roues avec des chiens...
Muriel Chamero, responsable administrative de la station de Camurac
La station qui existe depuis 1963 est aujourd’hui une régie intercommunale avec un petit budget de 320 000 euros de fonctionnement. Et pour les élus aussi, il faut se rendre à l’évidence.
"Si les saisons continuent comme cela, avec un manque de neige tous les hivers, nous serons contraints et forcés d'abandonner le ski alpin pour d'autres activités de montagne" déplore Bernard Vaquié, vice-président de la Communauté de communes des Pyrénées audoises.
Abandonner le ski alpin, c'est le combat d'une association de la vallée depuis des années.
Depuis des années, nous montons au créneau avec l'association. Il n'y a plus de neige, il y a des problèmes d'eau... Il faut à un moment arrêter d'être dans le déni. On ne peut pas sauvegarder une station de ski de moyenne altitude par tous les moyens.
Nadine L'Hénoret, présidente de l'association AIRE (Aide à l'initiative dans le respect de l'environnement)
Un récent rapport de la Cour des comptes a jugé que Camurac était très vulnérable au changement climatique. Ce problème est pointé depuis 2015. Situé à 1 225 mètres d'altitude, le village compte à peine 110 habitants à l'année et désormais très rarement de neige comme sept autres stations de ski d'Occitanie, mal notées dans le rapport avec un score de vulnérabilité supérieur à 7.
Les stations pyrénéennes d’Occitanie classées comme très vulnérables
- Val d’Azun : 9
- Camurac : 9
- Goulier-Neige : 8,33
- Hautacam : 8,33
- Espace Nordique Capcir : 7,33
- Mijanès : 7,33
- Val Louron : 7,33
- Plateau de Beille : 6,67
- Luchon-Superbagnères : 6,67
- Formiguères : 6,67
- Le Mourtis : 6,67
- Ascou-Pailhères 6,67
Écrit avec C. Fabre.