L'augmentation des tarifs de l'énergie impacte le secteur hôtelier et plus particulièrement les propriétaires d'établissements indépendants plus vulnérables. A Carcassonne, les patrons de l'Audotel, installés depuis sept ans, ont vu leurs factures s'envoler. L'annonce d'un tarif réglementé par l'Etat leur permettra toutefois de poursuivre leur activité.
Eteindre les lumières dans les couloirs, ne pas laisser les appareils sous tension, ce sont désormais des gestes de survie dans l'hôtel Audotel de Carcassonne. Un nouvel équilibre parfois difficile a trouver
"Il faut faire attention. Les gens ont payé une prestation, il faut quand même un minimum de chaleur car on est en hiver et il faut que les clients se sentent à l'aise", déclare Jonathan Morel, le propriétaire de l'hôtel.
Facture multipliée par 20
Fin décembre le couple d'hôteliers a reçu sa facture d'électricité : un véritable coup de massue. Ils sont passés de 1827 euros à 14 726 euros. L'équivalent en seul un mois de la facture énergétique payée habituellement en une année. Le contrat souscrit auprès d'un fournisseur d'énergie privé venait d'être renouvelé de façon tacite.
"Il nous avait annoncé une augmentation multipliée par 2,5".
Quand c'est multiplié par 20, c'est un sacré budget. Sur une année, cela représente la moitié du chiffre d'affaires global.
Margaux Morel, propriétaire de l'Audotel.
Sans cette mesure, la clé sous la porte
En milieu de semaine, l'annonce par le gouvernement d'un tarif garanti fixé à 280 euros le mégawatt heure pour les entreprises de moins de 10 salariés est venue rassurer Jonathan et Margaux sur l'avenir de leur établissement.
"Sans cette annonce, on aurait continué à avoir une facture de 14 000 euros et on aurait tenu, trois ou quatre mois au maximum", souffle Jonathan Morel, le propriétaire de l'hôtel.
400 % d'augmentation
Les propriétaires de l'Audotel espèrent pouvoir bénéficier du remboursement rétroactif de leur facture acquittée en décembre. Le tarif garanti par l'Etat représente malgré tout une augmentation de 400% de leurs dépenses énergétiques.
Sont éligibles les TPE qui ont renouvelé leur contrat de fourniture d'électricité à partir du second semestre 2022 et qui ne bénéficient pas du tarif de vente réglementé : soit 600 000 d'entre elles sur les 2,1 millions de TPE que compte la France.
Ce dispositif complète ainsi le bouclier tarifaire dont bénéficient 1,5 million de TPE françaises.
Ecrit avec Eric Henry