C'était l'une des priorités de la Région : permettre aux trains de circuler à nouveau jusqu'à Quillan dès 2026 . Manque de crédits et procédures supplémentaires ont eu raison de ce projet remis à 2030. Les usagers qui embarquent à Carcassonne devront toujours s'arrêter a Limoux et prendre le bus pour se rendre en Haute Vallée.
Depuis 2018, les trains partent ou s'arrêtent à Limoux. Les bus desservent ensuite Alet-les-Bains, Esperaza, Couiza Quillan. Ces gares ne reverront pas le train avant 2030. "Normalement, c'était prévu pour 2025 ! Vous me dites 2030 ? Hé bé ! Ça va pas être simple !" s'exclame cette usagère.
"Les bus, c'est bien mais rien ne vaut les rails ! Nous, on attend ça avec impatience !" confirme ce passant.
En Haute Vallée de l'Aude, l'annonce du report de la rénovation des 27 kilomètres de ligne entre Limoux et Quillan passe mal. "La Région et l'Etat s'étaient engagés à régénérer cette ligne. L'État pour 25 millions. Depuis trois ans, aucun sou n'a été versé au titre de cette régénération", déclare Thierry Bacot, président de l'association de la ligne ferroviaire Carcassonne-Quillan.
Manifestation en perspective
Pour les associations, il y a urgence à rétablir la circulation des trains dans une zone particulièrement rurale. Sur place, les associations pointent du doigt les engagements non tenus de l'Etat et de la SNCF et appellent à manifester à Limoux ce dimanche 17 septembre.
"L'organisation des mobilités, ça pèse sur le mode de vie des gens, ça pèse sur leur porte-monnaie et ça pèse sur l'Etat de la planète. Donc, je ne comprends pas le retard", confie Jacques de la Piquerie
Président des associations mobilités douces "La trame".
Des délais imposés aussi par la sécurité ferroviaire. Il ne s'agit plus d'une régénération, mais d'une ouverture de lignes, avec notamment deux ans d'enquête environnementale.
"Nous, nous considérons que le retour du train se traduit par moins de voitures, mais manifestement, il faut faire cette étude environnementale pour démontrer qu'il y aura bien un effet positif au retour du train" , déclare Jean-Luc Gibelin, vice-président (PCF) de la région Occitanie en charge des mobilités et des infrastructures de transport.
Les passages à niveau, l'accessibilité dans les gares devront aussi se conformer à des normes plus exigeantes. La Région et l'Etat disposent désormais de quatre ans supplémentaires. Reste à trouver les crédits.
Ecrit avec Eric Henry.