L'ancien directeur de Spanghero à Castelnaudary a été condamné ce mardi à Paris à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Le négociant hollandais associé à la fraude sur la viande de cheval a écopé de 2 ans assortis d'un mandat d'arrêt.
Coupable de tromperies liées à la viande de cheval
C'est le jugement du tribunal correctionnel de Paris à l'encontre de Jacques Poujol, l'ex-directeur de Spanghero. L'ancien directeur de l'entreprise de fabrication de viandes basée à Castelnaudary était jugé avec trois autres prévenus dans le principal volet du scandale de la viande de cheval et a donc été condamné ce mardi après-midi à deux ans de prison dont 18 mois avec sursis donc 6 mois ferme.
Le tribunal correctionnel a également ordonné la confiscation de 100.000 euros saisis chez Jacques Poujol et lui a interdit d'exercer dans le domaine de la viande pendant deux ans.
Jacques Poujol, dont les avocats n'étaient pas à la lecture du jugement, n'a pas souhaité commenter cette décision. Il a déjà passé quatre mois en détention provisoire.
500 tonnes de cheval vendues pour du boeuf
Le tribunal correctionnel reproche notamment à l'ancien directeur de l'entreprise audoise d'avoir vendu entre 2012 et 2013 plus de 500 tonnes de cheval pour du boeuf au fabricant de plats préparés Tavola.
Ce trafic s'est fait par une entente frauduleuse avec un négociant néerlandais, Johannes Fasen. Ce négociant est quant à lui condamné à deux ans assortis d'un mandat d'arrêt. Il lui est définitivement interdit d'exercer dans le domaine de la viande en France. Et son ancien bras droit, le Néerlandais Hendricus Windmeijer, a été condamné à un an de prison avec sursis pour les mêmes tromperies liées à la viande de cheval.
Enfin, l'ancien bras droit de Jacques Poujol, Patrice Monguillon, patron de l'usine Spanghero implantée alors à Castelnaudary, a été condamné pour une forme de tromperie liée à la viande chevaline, également à un an avec sursis.
Relaxés des poursuites pour escroquerie en bande organisée
Les quatre prévenus ont en revanche été relaxés des poursuites pour escroquerie en bande organisée, le tribunal jugeant celles-ci redondantes avec les poursuites pour tromperie puisque les faits reprochés procèdent "d'une action unique caractérisée par une seule intention coupable": tromper Tavola en lui faisant acheter du cheval à la place du boeuf, au prix plus élevé du boeuf.
Du cheval... et quelques moutons!
Les anciens dirigeants de Spanghero et Johannes Fasen ont aussi été condamnés pour l'importation de 65 tonnes de viande de mouton séparée mécaniquement, méthode interdite depuis la crise de la vache folle. Et les deux Français pour avoir altéré un certain nombre de preuves.
Le scandale avait éclaté au Royaume-Uni début 2013 et s'était propagé à toute l'Europe. Il n'avait eu aucune conséquence sanitaire mais avait abouti à une grave crise de confiance des consommateurs.
Pour rappel, c'est France3 Languedoc-Roussillon et notamment notre confrère Emilien Jubineau qui avait dévoilé cette affaire en 2013.