Comment les chasseurs de l'Aude veulent faire revenir les lapins décimés par un virus hémorragique

La fédération de chasse de l'Aude veut favoriser le retour des lapins de garenne. Le VHD, un virus hémorragique a décimé les populations au début des années 2000. En construisant des garennes, les chasseurs veulent abriter des lapins capturés en Haute-Garonne pour accélérer leur retour.

Ils sont 70 pour l'instant mais pour les chasseurs de l'Aude ce n'est qu'un début. Les lapins de garenne manquent aux amateurs de petit gibier du département. Depuis le début des années 2000, leur nombre a chuté dans le département de l'Aude au point de désespérer les chasseurs. "Cette année environ 1300 lapins ont été prélevés dans le département. Il y a 15 ans, c'était 10 fois plus" se désole Jacky Cathala l'un des doyens de la fédération de chasse.

Un virus responsable de leur raréfaction dans l'Aude

Le VHD, un virus hémorragique a sévi au début des années 2000. Si dans certains départements, comme l'Hérault voisin, les populations sont désormais galopantes au point de faire des ravages dans les cultures, l'Aude ne s'en est toujours pas remise. 

 

Des garennes pour abriter les lapins

Un problème pris à bras le corps par la fédération de chasse de l'Aude. Fabrice Farneda, passionné de lapin de garenne, explique le programme pour réimplanter le rongeur aux longues oreilles : "70 lapins ont été capturés par furetage à Francazal en Haute-Garonne il y un peu plus d'un mois". Pour accompagner leur acclimatation, les chasseurs ont construit à Badens, sur le terrain même de la fédération, des "garennes". 

Deux servent de refuges aux lapins venus de Haute-garonne. "Ce sont des amoncellements de palettes de bois pour permettre aux lapins de circuler et de se reproduire. Le dessus est recouvert de branchages puis de terre. Cela permet aux lapins d'échapper à la sauvagine", explique celui que ses amis chasseurs surnomment "maître lapinier". La sauvagine ce sont les prédateurs naturels du lapin et du lapereau : les renards, belettes et autres rapaces. 

Après un mois, des ouvertures sont pratiquées dans les grillages entourant les garennes. Les lapins, peu à peu, recolonisent les alentours.

Dans l'Aude, 15 territoires de chasses doivent accueillir des garennes

Autour des garennes principales, des "garennes satellites", plus petites, sont constituées. Les chasseurs espèrent ainsi voir le lapin croiser leur route plus souvent. Quand aux lapins ils profitent, eux au moins, d'une trêve provisoire. Dans les mois qui viennent, la fédération de chasse poursuivra son programme d'expansion. 15 territoires de chasse du département se sont dores et déjà manifestés pour accueillir des garennes. 

Nous pensons que la diminution des chasseurs est directement liée à la chute du nombre de lapins.

Jacky Cathala

Chasseur

Pour les chasseurs, il s'agit aussi d'un intérêt bien compris. La chasse du petit gibier offre bien moins de contraintes que celle du sanglier par exemple. Jacky Cathala, l'un des doyens de la fédération de chasse de l'Aude, insiste sur ce point. "Un chasseur peut partir deux heures et espérer ramener du lapin, alors que pour le gros gibier, c'est au minimum une demi-journée, voire plus, ce qui peut créer des tensions familiales" .

La fédération de chasse de l'Aude compte environ 9000 chasseurs et peine à se renouveler. Les 55-65 ans fournissent l'essentiel des effectifs. Si l'on ne remédie pas à son absence, le lapin dans l'Aude pourrait bien finir par "chasser" le chasseur.

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