Les métaux lourds et l'arsenic provenant de l'ancienne mine d'or de Salsignes auraient-il été disséminés à la faveur des crues, dans l'Aude, en octobre dernier ?C'est l'inquiétude de bon nombre d'habitants et d'associations. Alors qu'en est-il réellement ?
Les crues d'octobre dernier dans l'Aude ont-elles transporté de la pollution à l'arsenic et aux métaux lourds ?
C'est la question que se posent un certain nombre d'habitants et d'associations depuis 5 mois.
Car en amont de la zone sinistrée à l’endroit où se sont abattus les orages qui ont gonflé les cours d'eau, se trouve une ancienne mine d'or. Et tout autour de nombreux déchets résidus miniers très polluants sont stockés.
L’inquiétude des habitants
Dans les jardins de Trèbes, les habitants comme Michel s'inquiètent.
Cette année, même si ses asperges sont belles il ne les ramassera pas car son jardin potager, en bordure de l'Orbiel a été traversé à l'automne dernier par la crue.
Pour l’instant, je ne cultive pas, je ne sais pas où on en est de la pollution, si elle va continuer ou pas.
Des analyses positives aux métaux lourds
Le retraité est méfiant. Car l'association qui gère ces jardins a fait analyser la terre des parcelles par un laboratoire, et la conclusion est sans appel :
Ces analyses donnent un taux tris fois supérieur à la norme, ensuite il y a des métaux lourds bien évidemment.
Des polluants qui viennent de la montagne noire et plus particulièrement de l'ancienne mine d'or et d'arsenic de Salsigne.
Exploitée pendant un siècle, elle a laissé des dépôts considérablement pollués. Depuis de l'arsenic et différents métaux lourds se diffusent dans la vallée de l'Orbiel.
La problématique c’est que l’on a toujours minimisé cette pollution-là, et là avec les inondations cela fait ressurgir quelque chose qui est dramatique, confie Max Brail, le Maire de Lastours.
Pressée de toute part depuis les inondations, la préfecture de l'Aude a décidé de lancer une nouvelle campagne d'analyse des sols dans les prochains mois. Objectif : mieux mesurer la pollution et les risques qui y sont associés pour prendre de nouvelles décisions si nécessaires. Mais les autorités se veulent rassurantes.
Consommation modérée
Aujourd’hui les données collectées montrent que nous avons des données qui sont dans les mêmes ordres de grandeur que d’habitude, nous dit Laurent Denis Chargé du suivi des sites classés à la Direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement.
Dans l'attente de ces nouveaux résultats, il est tout de même recommandé aux jardiniers amateurs une consommation modérée, c'est le terme utilisé par la préfecture, des légumes qui poussent le long de l'Orbiel.
Le reportage d'Alexandre Grellier et Frédéric Guibal