Ils sont 640 dans ce petit coin de terre audoise. Les habitants de Durban-Corbières souffrent, comme tous les Français, du virus mortel et de ses conséquences. Un an après le début de la pandémie, le village peine à garder sa convivialité.
Ce mercredi, c'est jour de marché à Durban-Corbières. Sans conteste le moment où toute la vie se concentre dans la petite commune de l'Aude. Depuis un an, le Covid a eu raison de la plupart des activités des associations locales et le café du village n'est plus le point de rencontre des habitants. Confinement, mesures sanitaires, couvre-feu : à Durban comme partout en France, la pandémie a limité ces échanges humains particulièrement importants en zone rurale.
Le marché pour se croiser
Menacé pendant le premier confinement, le "marché gourmand" de Durban-Corbières regroupe, tous les mercredis, les habitants masqués venus s'approvisionner en produits frais. Plus besoin de barrières pour marquer les distances sanitaires, chacun a pris ses marques et les échanges avec les commerçants ou les voisins se font d'un peu plus loin. Mais ils ont le mérite d'exister.
"Il n'y a plus d'autres lieux de lien social comme les restaurants ou autres" regrette une Durbanaise entre deux étals.
Le marché, effectivement, c'est le lieu que l'on privilégie pour voir des gens !
"Evidemment, la convivialité manque un peu, surtout que les associations ne fonctionnent pas..." avoue cette autre habituée du marché.
Le bar-restaurant du village fermé 7 mois en un an de pandémie
Habituellement, pour trouver de la vie, il faut aller Chez Prano, le seul bar-restaurant de Durban-Corbières. Après avoir connu un regain d'activité l'été dernier à la fin de la première vague, il est bien sûr fermé depuis fin octobre 2020.
Alors régulièrement, les gérants viennent vérifier l'état du stock et les dates de péremption. Ils s'inquiètent pour leur commerce, mais aussi pour leurs clients désorientés dans leurs habitudes sociales.
On a plein de "petits vieux", comme on dit, qui venaient boire le café le matin et qui se retrouvent sans rien. Quand on les voit dans le village, ils nous disent : "Vivement que vous rouvriez ! C'est viscéral pour eux de boire le café le matin et la bière l'après-midi.
Impossible pour l'instant de savoir quand la réouverture sera possible. "Ça fait des mois qu'on attend une date qu'on n'a toujours pas" soupire son compagnon, Alexis Pronovi, gérant de l'établissement et durbanais depuis l'enfance. "Alors on se concentre pour garder la clientèle, le lien social, en espérant que ce ne sera pas trop difficile à la réouverture."
Les associations au point mort
Les aires de jeux pour les enfants sont fermées. La traditionnelle fête du village a dû être annulée l'été dernier et la Maison de la Jeunesse et de la Culture, qui draine habituellement les habitants (et pas que les jeunes !) des environs a cessé toute activité depuis un an. Et pour cause. Ses locaux, qui n'avaient plus le droit d'accueillir le public, ont été "réquisitionnés" par les élus de Durban-Corbières.
Depuis la crise sanitaire, toutes les réunions du conseil municipal se déroulent dans cette salle de la MJC, qui nous permet de respecter les distances sanitaires.
Depuis un an, Durban a mis toute vie collective entre parenthèses. Heureusement, la nature, toute proche au coeur des Corbières, permet à chacun de se ressourcer. Mais le repli des habitants, seuls ou en famille, fige tout le village. Et chacun espère, ici comme ailleurs, pouvoir retrouver bientôt un peu de sa vie d'avant. Ensemble.
Le reportage à Durban-Corbières d'Alexandre Grellier et Frédéric Guibal pour France 3 Languedoc-Roussillon.