Faire face aux déserts médicaux est le défi de nombreuses communes françaises. À Fanjeaux, les élus n’ont pas hésité à salarier un médecin pour les 900 habitants. Le maire a réussi à trouver une solution avec le concours des autorités sanitaires pour mener à bien le projet et embaucher un médecin.
Le village n’avait plus de médecins depuis huit ans, comme une commune sur trois en France en 2020. Alors, les habitants devaient parcourir entre une vingtaine et trentaine de kilomètres pour se faire soigner.
"C’était un salon de coiffure et les employés communaux l’ont réhabilité pour en faire un cabinet médical", montre fièrement Aurélien Passemar, maire de Fanjeaux. Pour les personnes âgées, cette annonce est un vrai soulagement.
Les infirmières font des soins à domicile et le docteur peut leur faire des ordonnances. De même lorsqu’elles interviennent auprès des patients, parfois elles sont inquiètes alors les infirmières demandent des consultations
Sandrine Zuninosecrétaire médicale
Le docteur Belkacem Barkat découvre une autre méthode de travail. Urgentiste à Montredon des Corbières, il assure 18 heures de consultations par semaine : "C'est un volet de la médecine générale que je ne connaissais pas avant. Cela change mais c’est agréable ! J’ai le temps d’échanger avec mes patients. Ce que je ne pouvais pas faire aux urgences où il faut faire vite."
Création d’un centre de santé
Pour mener à bien le projet, le maire a bénéficié de l’aide des autorités sanitaires : "On voulait que ce médecin soit salarié de la commune. Pour embaucher un médecin, il faut pouvoir monter un centre de santé qui est une structure juridique. Pour cette structure juridique il fallait au moins deux médecins. Alors quand on part de zéro et que l’on n’a pas de médecin c'est difficile. On a eu de la chance et l’aide de l’Ehpad, présent à Fanjeaux avec 72 lits. Il nous aide et porte la structure juridique."
Après avoir perçu les aides financières de l’Agence Régionale de Santé, le reste à charge pour la commune est de 10 000 euros. Selon un rapport du Sénat, en 2022, 30% des Français résident dans un désert médical.