Spanghero, l'un des fournisseurs de viande de Findus, se voit retirer immédiatement l'agrément sanitaire qui lui permet de traiter de la viande, a annoncé le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à la presse jeudi. L'usine audoise est donc fermée. C'est un choc pour les 360 salariés.
Dès vendredi, une brigade nationale de vétérinaires va être envoyée dans les locaux de l'entreprise, située à Castelnaudary dans l'Aude, pour poursuivre les investigations et expertises dont les résultats devraient être rendus dans une semaine pour décider d'un retrait d'agrément définitif ou pas, a ajouté le ministre.
Spanghero, qui a toujours affirmé ne pas avoir d'activité à base de viande de cheval, est la société qui a fourni au fabriquant Comigel la viande de cheval en cause, Comigel la redistribuant sous forme de plats préparés à Findus et à différents distributeurs.
"Nous devons améliorer l'étiquetage (à l'échelle européenne) sur les produits transformés en indiquant l'origine des viandes", a encore assuré M. Le Foll.
Spanghero, marque de la coopérative Lur Berri, propriétaire également des foie gras et du saumon Labeyrie, emploie aujourd'hui quelque 360 salariés, chiffre donné par Jérémy Seeman de la communication de Spanghero.
"Spanghero savait qu'elle vendait de la viande chevaline" affirme Benoît Hamon
La société agroalimentaire Spanghero savait qu'elle revendait comme viande de boeuf de la viande chevaline, qui lui était arrivée avec l'étiquette douanière correspondante, a affirmé jeudi le ministre de la Consommation, Benoît Hamon.
Spanghero s'est rendu coupable d'une "tromperie économique" et sera poursuivi, a-t-il ajouté, en promettant "d'assainir la filière".
S'agissant de la société Comigel, qui a fabriqué les fameuses lasagnes à la viande de cheval, le ministre a reconnu qu'elle avait été bernée. "Il s'agissait pour Comigel de la viande de boeuf", a-t-il indiqué.
Cependant, à ses yeux, cette PME française s'est rendue coupable de "deux négligences en omettant des contrôles qu'elle aurait dû opérer dans son usine luxembourgeoise".
"D'une part, l'étiquette n'était pas conforme à la législation française" puisqu'elle ne précisait que "viande origine UE" alors qu'elle aurait dû donner l'origine géographique précise du lieu d'élevage et d'abattage, a expliqué le ministre.
"D'autre part, lors de la décongélation, elle aurait dû se rendre compte que la viande n'était pas de la même couleur que le boeuf", a-t-il poursuivi.
Selon M. Hamon, "ce trafic durait depuis plusieurs mois" et a porté sur plus de 750 tonnes, dont 550 tonnes livrées à Comigel via la société Tavola.
Malgré les accusations, Spanghero assure de sa "bonne foi"
La société Spanghero met en avant "sa bonne foi" et assure qu'elle "n'a jamais su qu'elle revendait de la viande de cheval", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'entreprise, dont l'agrément sanitaire lui permettant d'exercer a été retiré jeudi, après le scandale des lasagnes au cheval.
Située à Castelnaudary dans l'Aude, la société "assure de sa bonne foi", "confirme qu'elle n'a jamais commandé de la viande de cheval" et qu'elle "n'a jamais su qu'elle revendait de la viande de cheval", selon ce porte-parole.