La direction de la société a annoncé dans un communiqué que, "confrontée à des difficultés temporaires", elle avait requis cette mesure pour "permettre la poursuite de l'activité économique de l'entreprise" et le maintien de l'emploi, "tout en respectant ses engagements financiers".
Dans un premier temps, la société de Castelnaudary est placée sous observation, une phase qui peut durer six mois, renouvelable une fois, au cours de laquelle la direction conserve ses prérogatives.
Dans cette procédure, l'administrateur ne se substitue pas à la direction mais est censé l'assister dans ses actes de gestion.
Ce plan a été élaboré "en collaboration avec les salariés et les partenaires", selon le communiqué de la direction. Interrogé par téléphone, le délégué CFDT Claude Hill a estimé que "cela faisait partie du plan" de sauvetage présenté par la direction aux syndicats.
"Ne pas accepter (cette procédure de sauvegarde), cela irait à l'encontre de la pérennité de l'entreprise", a abondé un délégué FO, Jérôme Lagarde.
La société reconnaît dans son communiqué qu'elle "se trouve en difficulté" en raison d'une suspension pendant plusieurs jours de ses agréments sanitaires, désormais rétablis en grande partie. "Les clients reviennent et le volume d'activité repart peu à peu", souligne Spanghero.
Le site, qui emploie environ 350 salariés, fonctionne à environ 20% de son activité habituelle pour la branche transformation de viande (à la découpe, confection de saucisses et steak hachés) et à environ 40-50% pour la préparation de plats cuisinés, avait expliqué mardi à l'AFP son directeur commercial, Christophe Giry.
"Nous attendons dans les jours à venir des réponses d'anciens clients pour quatre gros contrats, qui nous permettraient de reprendre réellement", avait-il dit.
En attendant, la société a déjà mis en place une mesure de chômage partiel et annoncé l'abandon de son activité de négoce de viande, à l'origine directe de son implication dans le scandale, activité qui ne représentait que 2% du chiffre d'affaires, selon la direction.
La société est accusée par la répression des fraudes d'avoir sciemment revendu plusieurs centaines de tonnes de viande censée être du boeuf mais qui contenait également du cheval.
Toutefois, l'enquête vétérinaire n'a décelé aucune anomalie dans les ateliers de plats cuisinés et de préparation de viande fraîche, ce qui a permis de récupérer l'agrément sanitaire au bout de quatre jours pour ces deux activités.