Les caves avaient déjà acheté le sucre nécessaire à la chaptalisation de leur vin. Mais elles vont devoir renvoyer leurs stocks. Les viticulteurs ne pourront pas enrichir leurs vendanges en sucre, ainsi en a décidé le préfet de région. D'où la colère de la profession.
Une interdiction d'autant plus mal vécue dans l'Aude, que les départements voisins de Midi-Pyrénées, eux, sont autorisés à recourir à cette méthode d'ajout de sucre "exogène" dans les vins.
La chaptalisation n'est pas l'enrichissement
Chaptalisation : ajout de saccharose (betteraves ou canne à sucre) = sucres exogènes
Enrichissement : ajout de "MCR", moûts concentrés de raisins = sucres endogènes (le produit fini est 100% raisins).
Chaptalisation ou enrichissement nécessitent des dérogations préfectorales. Une seule pour l’enrichissement, deux pour la chaptalisation.
Pour quoi faire ?
Pour une partie de la récolte, il est parfois nécessaire d’ajouter du sucre, si le taux de sucre de la vendange est trop faible.
Pour qui ?
Enrichissement et chaptalisation sont quasiment automatiques pour les vignobles au nord de la Loire (Champagne, Bourgogne, vins d’Alsace).
Très difficile à avoir pour le sud (à part pour les Bordeaux, où la méthode est quasiment automatique aussi)
Coût ?
L’enrichissement avec du sucre de raisin (MCR) coûte 3 à 4 fois plus cher que la saccharose.
Pourquoi une polémique en Languedoc-Roussillon ?
La fédération des caves coopératives est pour le libre choix. Les caves particulières et les vins de Pays d’Oc sont farouchement opposés, ils estiment que le vin doit être à 100% raisin, c’est un peu la querelle des pauvres contre les riches.