Depuis 46 jours, les salariés de l'usine Orano Malvesi sont dans l’action et en grève illimitée. Ce mercredi, un rassemblement était organisé devant le site de Narbonne en présence de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
Environ 80 personnes, principalement des salariés de la production, ont manifesté ce mercredi matin devant l'entreprise Orano à Malvesi, près de Narbonne.
Depuis le 16 octobre, une grève illimitée a été entamée par la CGT. Le syndicat réclame des accords liés au départ à la retraite des salariés, incluant la pénibilité et la réinternalisation de certaines tâches de maintenance, car leur externalisation crée selon eux du dumping social.
Stratégie de pourrissement et de déstabilisation ?
Dans un tract, la CGT mines énergie dénonce l'attitude de la direction de l'usine audoise de l'ex groupe Areva.Selon le syndicat, 4 millions d'euros sont versés sous contrat à ENGIE, principale entreprise sous-traitante. Car les salariés d'ENGIE seraient moins payés à travail égal que ceux d'Orano et leur cahier des charges serait moins "normé".La stratégie de l’entreprise est le pourrissement du mouvement, et de déstabiliser par tous les moyens les salariés et la CGT (rupture des contrats de travail, actions en justice, retenues sur salaire anticipées, …). Halte à la sous-traitance massive.
La CGT met aussi en avant les "problèmes de perte des savoir-faire des salariés et de la sécurisation du site dans une usine SEVESO 2".
Après 2 semaines de conflit, la direction a décidé de suspendre les contrats des employés de la chaine à l'arrêt. Un moyen de pression selon les syndicats.
"Le but de la manœuvre, c'est de monter les salariés les uns contre les autres. Ce qu'il faut comprendre, c'est que la direction suspend le contrat de travail des grévistes et des non-grévistes" affirme Vincent Morgan de Rivery, délégué syndical central d'Orano.
Une suspension qui entraîne une perte de rémunération pour 80 salariés sur les 350 que comptent l'usine.
Et le leader de la CGT poursuit : "C’est aussi pour dire que quand il y a un conflit social, on s’assoit et on discute, on ne fait pas un lockout. Faire pression sur les salariés, je ne crois pas que ce soit la meilleure solution pour apaiser le climat social bien au contraire ça tend les relations. Quand on est à plus de 46 jours de grève, c’est qu’il y a un problème majeur".C’est toujours important de venir soutenir des grévistes qui sont dans leur bon droit et puis c’est aussi une façon de montrer les contradictions qu’il y a entre patronat et gouvernement, car plus on parle de dialogue social moins ça se passe sur le terrain. Ici, il y a des salariés qui sont en grève, prêts à négocier et une direction qui refuse toute négociation, donc c’est aussi pour illustrer tous les décalages entre les discours et la réalité sur le terrain.
La direction met en avant "le dialogue et des propositions très avantageuses"
La direction que nous avons rencontré parle de revendications disproportionnées. Par ailleurs, Jean-Jacques Dreher explique que 7 réunions se sont tenues avec les organisations syndicales.L'arrêt de l'activité à cause de la grève concerne une centaine d'employés. La direction estime les pertes liées à cet arrêt à près de 13 millions d'euros.Ce conflit est décalé et disproportionné, on parle d’un système de pré-retraite, qui est un des meilleurs dispositifs disponibles en France pour des salariés. Il permet un départ anticipé de 5 ans par rapport à l’âge légal. Aujourd’hui, les salariés partent à la retraite à l’âge de 57 ans, avec 100% de leur salaire.