Cinquante à cent cheminots CGT en grève ont bloqué pendant près de trois heures, jeudi, le dépôt de cars du groupe Keolis (filiale de la SNCF) de Narbonne dans l'Aude. Ils s'opposent à l'affrètement de cars de substitution pendant le conflit en cours.
Le dépôt de cars et de bus a été bloqué de 6H00 à 8H30, jusqu'à ce que les responsables locaux de l'entreprise renoncent à la mise à disposition de la SNCF, des cars prévus, a-t-on appris auprès de Keolis.
Selon Michael Riffaut, secrétaire départemental cheminots CGT, cité par l'Indépendant.fr, "Keolis s'est engagé à ne plus acheminer les voyageurs SNCF".
Le directeur du site Eric Cantet, interrogé par l'AFP, a confirmé que Keolis avait renoncé à fournir les cars demandés par la SNCF, "un tout petit nombre" de véhicules.
"Pour quelques cars affrétés, je ne pouvais pas laisser bloquer l'ensemble de nos véhicules, une centaine, qui assurent le service public du transport urbain de Narbonne et des transports départementaux", a-t-il expliqué.
Selon le responsable de Keolis, l'entreprise n'est qu'un des nombreux transporteurs que la SNCF contacte lorsqu'elle a un "besoin ponctuel de cars de substitution".
Au plan local, ajoute-t-il, les transporteurs sont très sollicités en juin par de multiples sorties scolaires ou associatives, et les disponibilités de chacun sont faibles.
La grève des cheminots contre la réforme ferroviaire en est à son deuxième jour jeudi à l'échelle nationale.
Juste avant une rencontre avec le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, à Paris, le secrétaire général de la CGT-cheminots, Gilbert Garrel, a conditionné l'arrêt de la grève à un report du projet, qui doit être examiné à l'Assemblée nationale du 17 au 19 juin.