Le procès des 31 manifestants accusés d’avoir incendié et saccagé le péage de Narbonne Sud le 1er décembre 2018 s’est terminé ce vendredi. Le jugement du tribunal correctionnel de Narbonne sera rendu le 7 janvier à 14h00.
Il était vu comme le procès hors norme de cette fin d’année 2019. Le procès des 31 manifestants jugés pour le saccage du péage de Narbonne Sud s’est achevé ce vendredi 20 décembre avec les plaidoiries des avocats des prévenus. Dans ce procès le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 7 janvier prochain.
Le parquet évoque des scènes de chaos
Le samedi 1er décembre 2018, l'acte 3 des "gilets jaunes" dans cette ville de l'Aude, avait dégénéré. Environ 200 personnes, souvent ivres ou sous l'emprise de drogues, s'étaient retrouvées au péage autoroutier de Narbonne Sud. Les locaux du peloton autoroutier de la gendarmerie et ceux de la société Vinci avaient été incendiés et pillés. Les dégâts ont été chiffrés à 11 millions d'euros.
De la prison ferme requise
Mardi, le parquet avait évoqué des "scènes de chaos, de guérilla et d'apocalypse", demandant 27 peines de prison ferme, dont plusieurs aménageables, onze mandats de dépôt et le maintien en détention de deux des prévenus.
La plus lourde des peines requises l'a été à l'encontre de Kevin, 29 ans : il encourt six ans de prison, dont un avec sursis, assorti d'un mandat de dépôt à l'audience. Le Parquet le considère en effet comme le conducteur de l'engin qui a servi à projeter un véhicule en flammes contre la barrière de péage.
En tout, la procureure de la République de Narbonne Marie-Agnès Joly a requis en tout 11 placements sous mandat de dépôt et 2 maintiens en détention pour les 2 prévenus qui ne comparaissaient pas libres.
Peines trop sévères pour les avocats de la défense
Le procès s’est achevé ce vendredi avec les plaidoiries des avocats qui estiment disproportionnées les 27 peines de prison ferme requises :
Ma très grande déception personnelle, c’est d’avoir sollicité la mise en liberté de mon client détenu depuis le début du mois de mars 2019. Le parquet était d’accord pour son placement sous contrôle judiciaire et malheureusement le tribunal n’a pas accepté. Et il me semble que ça préjuge des décisions qui vont être prises au regard des nombreux prévenus.
- Maître Sylvie Ferval, avocate d'un des prévenus
La défense dénonce les demandes des avocats des gendarmes et de l’autoroute qui réclament une condamnation solidaire, c’est-à-dire une condamnation globale pour les prévenus, et exige de la justice qu’elle fasse son travail en jugeant individuellement chaque prévenu.
La défense a notamment évoqué la volonté de faire un exemple de ce jugement.
Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 7 janvier prochain.