Emmanuel Macron reçoit ce lundi 20 septembre des représentants de collectifs harkis en vue d'avancer sur la "reconnaissance du manquement" de la France pendant et après la guerre d'indépendance algérienne. Pour les associations, cela doit désormais passer par une compensation financière.
L'Elysée promet de "franchir un nouveau pas". Ce lundi 20 septembre, Emmanuel Macron recevra des représentants de harkis et de leurs descendants, au cours d'une "réception" qui anticipe de quelques jours la journée d'hommage national instaurée en 2001. L'entourage du président de la République a déjà fait savoir que ce dernier comptait avancer dans la "reconnaissance du manquement qui a été fait" à ces quelque 200.000 auxiliaires de l'armée française lors de la guerre d'Algérie et "ouvrir le chantier de la réparation".
Zaroug Bouaziz, représentant du collectif Harki Grand Sud à Narbonne, fera le déplacement. Il prévient : "Si c'est pour faire des mesurettes comme ils ont toujours fait..." En 2016, François Hollande, alors président de la République, avait reconnu "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France". Un discours symbolique aujourd'hui insuffisant pour les associations.
Ça fait maintenant 60 ans qu'on demande une reconnaissance des préjudices subis ici en France, mais aussi l'abandon des harkis là-bas et le massacre qui a suivi l'indépendance.
"C'est bien beau de reconnaître", appuie Zaroug Bouaziz, mais "aujourd'hui ça fait 60 ans que ça dure, il faut passer maintenant à la caisse". Les attentes s'orientent ainsi sur la question des compensations, notamment pour les dizaines de milliers de personnes arrivées dans l'Hexagone après les accords d'Evian en 1962 et leurs descendants. "Il y a eu des préjudices, il faut qu'ils soient indemnisés", souligne Hacène Arfi, président de la Coordination Harka à Saint-Laurent-des-Arbres (Gard).
Selon des informations citées par RTL, Emmanuel Macron s'apprêterait à annoncer la création d'une nouvelle enveloppe, après les 40 millions d'euros débloqués en 2018 destinés entre autres à revaloriser les pensions des anciens supplétifs. Resterait à en connaître le montant. "La réparation est inestimable", reconnaît Zaroug Bouazir, qui rappelle : "Nos parents ont été lâchés comme des moins-que-rien, désarmés, livrés à l'ennemi, prisonniers..." De son côté, Hacène Arfi souhaite voir le vote d'une loi encadrant une telle indemnisation, et la création d'une commission d'évaluation "apte à [la] chiffrer". "Les paroles s'envolent, l'écrit reste", argumente-t-il.