Alors que les prix du gaz et de l'électricité s'envolent, le bois de chauffage devient une solution de plus en plus envisagée par les particuliers pour se chauffer cet hiver. Dans l'Aude en particulier, les chaufferies au bois se développent, profitant aux exploitations forestières alentours.
Avec les températures qui se rafraîchissent, l'envie de rallumer son radiateur se fait pressante. Mais pour certains et certaines, les prix de l'énergie, qui ont bondi de 10 % au 1er août 2023 après avoir déjà augmenté de 15 % en février, font office de repoussoir.
Alors que le gaz et l'électricité sont boudés par de nombreux Français, l'alternative du bois de chauffage devient de plus en plus alléchante. Pour le plus grand bonheur des exploitations forestières, déjà très sollicitées en ce début novembre.
L'Occitanie mise sur le bois
Dans l'Aude, l'entreprise Actiforest exploite du bois venu des forêts de l'Aude, des Pyrénées-Orientales et d'Ariège depuis 25 ans. Mais après chaque coupe, les gérants de la société constataient une quantité importante de résidus de bois inutilisés.
Pour revaloriser ces restes, Actiforest a répondu à un appel d’offres lancé par la ville de Limoux en février 2022 : la commune cherchait à construire un réseau de chaleur alimenté par bois. "On va attaquer notre deuxième année de livraison", réalise Guillaume Gracia, cogérant de la société Actiforest qui produit désormais des plaquettes forestières, source d'énergie pour les chaudières à bois.
"En Occitanie on sent qu'il y a de plus en plus de demande."
Guillaume Gracia, co-gérant d'Actiforest
Avec 4000 tonnes de plaquettes actuellement livrées à Limoux, Actiforest espère pouvoir passer à 10 000 tonnes l'année prochaine. Guillaume Gracia en tout cas se veut optimiste : "en Occitanie, on sent qu'il y a de plus en plus de demande, les réseaux de chaleur changent et se développent en faveur des réseaux de plaquettes forestières. Surtout que le bois exploité est vraiment local."
Stabiliser le prix de l'énergie
La ville de Limoux a sauté le pas en mars 2023 en inaugurant sa première chaufferie à bois, la plus grande de la région dans le secteur public. "Le projet était de remplacer les 500 000 euros de gaz consommés actuellement sur le réseau pour les transformer en 500 000 euros de bois venu de l'Aude", résume Yann Sicard, directeur de la transition énergétique du SYADEN (Syndicat audois d'Énergies et du Numérique).
"Remplacer les 500 000 euros de gaz consommés actuellement sur le réseau pour les transformer en 500 000 euros de bois venu de l'Aude."
Yann Sicard, SYADEN
Un made in très local qui vise à stabiliser les prix du côté des personnes et des établissements raccordés à la chaufferie. "N'importe qui peut être intégré au réseau de chaleur bois", généralise le directeur, en précisant néanmoins que les zones à forte densité de population ou les petites villes avec un système de chauffage communal étaient tout de même plus rentables.