Immobilier. Avec la dégringolade des transactions, la crise touche aussi durement les notaires

Les transactions notariales ont baissé d'environ 20 % en France depuis un an. Le métier subit la crise de plein fouet, et pourrait bientôt ne plus maîtriser l'incendie si les ventes ne repartent pas.

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Des temps obscurs, auxquels ce métier de l'ombre n'a pas échappé. Déjà impactés par la baisse des ventes immobilières liée à la baisse du pouvoir d'achat depuis l'inflation, les notaires ont pris un deuxième coup de massue à la hausse des taux d'intérêt, annoncée par la banque centrale européenne en mai dernier.

Transactions en berne

"Le troisième semestre de 2023 était déjà compliqué, le quatrième risque de l'être encore plus", confie sans équivoque Philippe Martin. Le président de Conseil régional des notaires de la cour d'appel de Montpellier chapeaute depuis deux ans les 657 notaires de l'Aude, l'Hérault, les Pyrénées-Orientales et l'Aveyron. "À la sortie du Covid, il y avait eu un pic de ventes lié à la relance économique. Mais nous sommes aujourd'hui bien loin de cet engouement", explique le notaire, qui s'inquiète désormais pour l'avenir : "Nous ne savons absolument pas quand on va sortir de cette crise, ça pourrait durer plusieurs années"

Selon lui, les transactions de biens immobiliers neufs ont baissé de 50 % sur son territoire. Et entre 15 et 20 % pour les autres biens. "Forcément, le chiffre d'affaires baisse de la même manière, et les notaires doivent tailler de plus en plus dans leur marge", continue Philippe Martin.

La situation pourrait devenir catastrophique si le prix du peu de maisons mises en vente baissait lui aussi : "Pas le cas pour l'instant", assure-t-il.

L'Hérault épargnée ?

Néanmoins, le notaire tempère concernant la région de Montpellier, selon lui légèrement moins impactée que la région parisienne, par exemple. "Notre territoire a la spécificité d'avoir beaucoup de résidences secondaires pour lesquelles nous n'avons pas observé une grosse baisse de vente" avance le notaire. Philippe Martin souligne également que le "droit de la famille", n'a pas été impacté. Il représente la moitié des activités notariales.

Questionné sur l'avenir à court terme de cette profession, Philippe Martin répond que "le Conseil régional des notaires de la cour d'appel de Montpellier a à cœur de ne pas réduire ses effectifs et de continuer à assurer le recrutement de jeunes notaires".

Mais la crise économique et immobilière dans laquelle la France s'enlise le permettra-t-il ?

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