Le sénateur socialiste de l'Aude, Roland Courteau, a déposé une proposition de loi pour "distinguer le vin des autres boissons alcoolisées" afin de lui donner accès à la publicité, a-t-il annoncé mercredi.
"Les autorités de santé publique persistent à faire l'amalgame entre le vin et les autres boissons alcooliques, en particulier les alcools +durs+" comme le gin, la vodka ou le whisky, déplore le sénateur dans son exposé des motifs.
Or, estime-t-il, il y a une distorsion de concurrence entre le vin produit en France et les alcools importés. Par "le biais des retransmissions télévisées de manifestations sportives qui se tiennent à l'étranger, et du fait des différences de législations existantes, les marques étrangères d'alcool jouissent, en particulier chez nous, d'un moyen d'accès à la notoriété qui a été interdit à nos propres produits viticoles", affirme-t-il.
Il propose donc de faire une distinction, en matière d'accès à la publicité, "entre les boissons agricoles, comme le vin, et les boissons à caractère industriel, ou autres alcools +durs+". La publicité pour les boissons agricoles sera autorisée, sous condition notamment d'être " assortie d'un message incitant à la modération".
De plus, écrit M. Courteau, "boisson traditionnelle, le vin a toujours été considéré comme une boisson saine". "Nombreux sont les médecins qui, aujourd'hui, s'accordent à reconnaître qu'une consommation modérée et régulière de vin est bonne pour l'organisme", ajoute-t-il.
Les régions qui consomment le plus de vin "présentent un taux de prévalence des maladies alcooliques inférieur à la moyenne nationale", affirme-t-il. Il relève également "que durant la période où l'alcoolisme progressait en France, la consommation de vin baissait de 50%, tandis que celle des autres boissons alcooliques augmentait".
M. Courteau avait déjà déposé en octobre une proposition de loi pour "affirmer clairement que le vin fait partie intégrante du patrimoine culturel et gastronomique" de la France, toujours pas inscrite à l'agenda du Sénat. La viticulture est la première activité économique de l'Aude, le département de M. Courteau.