Rugby : Narbonne et Albi candidats pour un nouveau championnat national

Le rugby a le don de se compliquer la tâche. Après le refus des présidents de Pro D2 d’accueillir deux pensionnaires de plus la saison prochaine, empêchant toute montée possible pour des clubs de fédérale 1, voilà que l’idée d’un nouveau championnat national fait son chemin. 
 

Ils l’avaient appelé poule élite. Nous étions au début de la saison 2016. Un nouveau championnat venait de voir le jour. 11 clubs. Les ténors de la Fédérale 1 devaient alors se disputer la montée en Pro D2. Un échelon intermédiaire qui était censé relever le niveau et permettre à ces clubs de se construire aussi bien sportivement que financièrement avant d’accéder au milieu professionnel.

Poule intermédiaire: fausse bonne idée?

Auch à l’époque était monté mais avait aussi rapidement fait les frais d’une poule très couteuse financièrement. Face aux dépôts de bilan de plusieurs clubs, la poule élite était abandonnée en 2018. Les dirigeants de la fédération revenant à 4 poules régionales de Fédérale 1 plus rationnel en termes de déplacements. 

Narbonne et Albi candidats à ce nouveau championnat

Alors pourquoi tout à coup faire marche arrière. Et bien face au refus unanime des présidents de Pro D2 d’accueillir la saison prochaine deux équipes de plus, Bernard Laporte président de la FFR et donc responsable des championnats amateurs s’est retrouvé face à  une impasse. Et surtout une promesse impossible à tenir : à savoir que l’arrêt des championnats à cause du Covid 19 n’empêcherait pas les montées et descentes…   Il n’avait pas prévu que le secteur professionnel géré par Paul Goze lui mettrait des bâtons dans les roues.

Revoilà donc notre nouveau championnat à l’étude baptisé championnat national.  A l’origine de la relance du projet Marc Delpoux président de Narbonne. « Pour moi ce n’est pas faire marche arrière mais plutôt faire un bond en avant. Maintenant il faut se demander comment y va et avec quels moyens ! »

 on a besoin de garanties financières !


assure Marc Delpoux.

Les finances: le nerf de la guerre de ce nouveau championnat.

11 clubs ont été sondés pour savoir s’ils étaient candidats : Massy, Dijon, Suresnes, Bourg en Bresse, Nice, Dax, Cognac,  Aubenas, Bourgoin, Albi, Blagnac et Narbonne ont dit oui. Un oui assorti tout de même d’un mais.  « Je ne peux pas envoyer mes joueurs faire le tour de France, poursuit Marc Delpoux, sans quelques garanties financières. Il faut qu’on soit soutenu. Soit par la fédération soit par un diffuseur qui sera intéressé par ce nouveau championnat. »

Sur le papier c’est vrai ce nouveau championnat a de quoi séduire. Les poules de fédérale 1 si elles avaient le mérite d’être régionales étaient moins attractives sportivement.
« Nous avons perdu beaucoup de monde au stade, souffle Marc Delpoux. Ce n’est pas faire injure aux équipes des poules mais affronter Albi ou Bourgoin ça parle plus aux amateurs de rugby. La fédérale 1, telle qu’elle est, c’est un mouroir pour les équipes ambitieuses.  Ça va ramener du monde c’est une évidence. Et puis clairement pour l’équité sportive c’est aussi plus intéressant. Les poules: c’est long et aléatoire. Remonter en Pro D2 c’est un vrai chemin de croix. On le voit bien, Albi aussi".  

Des budgets entre 2 et 5 millions d’euros

Reste maintenant à boucler les budgets. Les présidents des clubs intéressés se sont réunis en visio-conférence ce mardi pour ajuster leurs discours. Ils misent sur des budgets équilibrés et surtout sur des droits TV renégociés.
« Nous partons sur un budget de 3 millions d’euros, explique Marc Delpoux, c’est je pense la bonne fourchette pour etre compétitif.  Maintenant il faudra nous aider. Par les temps qui courent, aller démarcher des sponsors ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple. »

La balle est désormais entre les mains de la FFR et de la LNR.

Et oui la Ligue Nationale devrait donner un coup de main à la fédération pour élaborer un calendrier et encadrer les rencontres. Comme quoi ce nouveau championnat pourrait être le début d’une collaboration presque harmonieuse entre Bernard Laporte et Paul Goze.

Malaise également à des échelles inférieures

L’incroyable imbroglio autour du Rugby club de Sète. Premier de sa poule honneur au 15 mars date de l’arrêt de tous les championnats amateurs, le club s’est vu refuser la montée en federale 3. La raison : un règlement de point bonus spécifique  à la Ligue Occitanie. Le club a décidé de déposer un recours devant le CSOF et crie à l’injustice.
 

3 questions à Jean-Luc Fabre Co-président du RC Sète

Racontez-nous ce qui arrive à votre club ?
JLF: On a tout simplement été volé. On a le sentiment d’une énorme injustice. Quand le 15 mars Bernard Laporte annonce la fin de tous les championnats amateurs on était pourtant certains de monter en fédérale 3. Nous étions premiers et le président de la FFR dans sa lettre qu’il a adressé à tous les clubs amateurs a clairement expliqué que seuls les points terrains compteraient pour déterminer les montées et descentes. Au 15 mars nous sommes premiers du championnat il n’y avait pas de débat.  

Sauf que deux mois plus tard sans avoir joué vous vous retrouvez 3e ?   
JLF: Et oui… Vous vous rendez compte.On nous parle d’équité sportive et sans jouer on se retrouve 3e. La faute à un règlement propre à la Ligue d’Occitanie. Elle peut attribuer comme bon lui semble des points bonus en fonction du nombre de dirigeants de chaque club, du nombre de juniors dans le club. En tout 13 points l’équivalent de 3 matchs gagnés sur le terrain. C’est énorme et surtout injuste. En fait j’ai l’impression qu’aujourd’hui ceux qui ont les pouvoirs administratifs ont pris le pas sur le sportif. C’est une aberration.

Allez-vous vous défendre ?
JLF: Et comment oui. On compte bien aller jusqu’au bout des recours que nous aurons. On a pris un avocat, c’est un ancien joueur du club qui exerce sur Paris. On va d’abord aller plaider notre cause devant le CNOSF et puis s’il le faut nous irons devant le tribunal administratif. On est conscient de n’être rien, de ne représenter pas grand chose. Mais c’est une question de principe. On s’est battu toute la saison sur le terrain pour obtenir ce résultat. C’est du vol tout simplement. En prime, c’est la 3e fois qu’une telle mésaventure arrive au RC Sète. Un coup on n’avait pas assez d’enfants à l’école de rugby, on s’est mis en conformité, on en a 50 aujourd’hui, la 2e fois pas assez de juniors là encore on est en règle et là c’est le coup de trop.
 
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