Spanghero assure de sa "bonne foi" malgré les accusations des autorités

La société Spanghero met en avant "sa bonne foi" et assure qu'elle "n'a jamais su qu'elle revendait de la viande de cheval", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'entreprise, dont l'agrément sanitaire lui permettant d'exercer a été suspendu.

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La société "assure de sa bonne foi", "confirme qu'elle n'a jamais commandé de la viande de cheval" et qu'elle "n'a jamais su qu'elle revendait de la viande de cheval", selon ce porte-parole.
"Il y a une enquête en cours qui déterminera les éventuels erreurs et  manquements", a ajouté le porte-parole.

L'entreprise s'est rendue coupable d'une "tromperie économique", ont expliqué jeudi les autorités françaises, qui ont décidé en conséquence de lui retirer son agrément sanitaire.
Elles accusent l'entreprise d'être la principale responsable de l'introduction de viande de cheval dans des plats surgelés préparés par un de ses clients, la société Comigel, et qui ont été vendus dans plusieurs pays d'Europe, provoquant un scandale européen.
"C'est sûr que cette décision aura des conséquences mais je ne peux pas les quantifier", a noté le porte-parole de la société.

Employant 360 salariés, la société Spanghero, marque de la coopérative Lur Berri, propriétaire également des foies gras et du saumon Labeyrie, est spécialisée dans les plats cuisinés et dans la viande fraîche transformée (viande tranchée, steaks hachés, saucisses et autres produits élaborés).



Spanghero désigné principal coupable du scandale de la viande de cheval

La société Spanghero savait qu'elle revendait comme viande de boeuf de la viande chevaline et s'est rendu coupable d'une "tromperie": les autorités françaises n'ont pas mâché leurs mots jeudi et ont décidé la suspension immédiate de l'agrément sanitaire qui lui permet d'exercer.
Le scandale des plats surgelés à la viande de cheval (qui provenait de Roumanie) en lieu et place de boeuf, fabriqués par un client de Spanghero, a secoué plusieurs pays d'Europe, notamment la Grande-Bretagne et le dernier en date, l'Allemagne, jeudi.

L'entreprise, située à Castelnaudary dans l'Aude s'est rendue coupable d'une "tromperie économique" et sera poursuivie, a expliqué le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon lors d'une conférence de presse présentant les résultats de l'enquête de la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).


En conséquence, son agrément sanitaire lui permettant de traiter de la viande est retiré avec effet immédiat, a annoncé le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

Spanghero est spécialisé dans les plats cuisinés et dans la viande fraîche transformée (viande tranchée, steak hachés, saucisses et autres produits élaborés).

La société a réagi en assurant de sa "bonne foi". "Il y a une enquête en cours qui déterminera les éventuels erreurs et manquements", selon un porte-parole.

Dès vendredi, une brigade nationale de vétérinaires sera dépêchée dans ses locaux pour poursuivre les investigations. Et c'est sur la base de ces résultats - attendus dans une semaine - que les autorités décideront si le retrait de l'agrément est définitif ou pas, a expliqué le ministre.
"Ce trafic durait depuis plusieurs mois" et a porté sur plus de 750 tonnes, dont 550 tonnes livrées à Comigel via la société Tavola, a raconté M. Hamon.
Trafic de viande : une architecture complexe à travers cinq pays
L'enquête conduite cette semaine en France par la répression des fraudes (DGCCRF) dans le scandale des lasagnes au cheval a révélé une "architecture commerciale complexe" à travers l'Europe, selon les termes du ministre à la Consommation, Benoît Hamon.

Il a décrit une filière qui passe par cinq pays au moins: France, Luxembourg, Roumanie, Pays-Bas, Chypre et a opéré pendant "six mois au moins":

- L'usine luxembourgeoise Tavola, appartenant à la PME française Comigel, dont le siège est à Metz, a passé commande de "viande de boeuf" auprès de la société Spanghero installée dans le sud de la France à Castelnaudary (Aude).
- Spanghero s'est alors tourné vers un trader (intermédiaire) chypriote, Draap Trading, qui a sous-traité la commande à un établissement néerlandais, Windmeijer Meat Trading, situé à Breda (Pays-Bas).
- Mais la commande passée auprès d'abattoirs roumains est expédiée sous forme de viande de cheval.
"La Roumanie certifie à ce stade que la viande qui sortait de ses abattoirs était étiquetée +cheval origine Roumanie+", a détaillé M. Hamon, ajoutant qu'il n'y avait "aucune raison de mettre cette déclaration en doute".
Cette viande a transité par les Pays-Bas où elle a été stockée chez un prestataire frigorifique pendant une durée non précisée.
- Puis elle a été "réceptionnée" par la société Spanghero en France, en pains de 25 kilos, "avec l'étiquette douanière" correspondant à de la viande de cheval comme l'ont montré les factures saisies entre le trader chypriote et la société du sud-ouest.
- Spanghero a alors livré cette viande qui est arrivée à l'usine Tavola (Comigel) à Luxembourg, étiquetée "Viande boeuf origine UE", mais munie d'un code douanier signalant le cheval.

L'enquête a montré "aux diverses étapes de la chaîne de commercialisation des étiquettes non conformes ou des ré-étiquetages", selon les conclusions de la DGCCRF qui ne les précisent pas davantage.
La saisie de ces étiquettes doit permettre d'établir les responsabilités dans cette affaire.
Selon la directrice générale de la DGCCRF, Nathalie Homobono, l'alerte a été donnée au Royaume-Uni et au Luxembourg et par les inspecteurs de la répression des fraudes en Moselle (ou se trouve le siège de Comigel) dès "le début de la semaine dernière", donc plusieurs jours avant que le scandale n'éclate en France le vendredi 8 février.

Des enquêteurs de ses services se trouvaient d'ailleurs à pied d'oeuvre dès le 8 "sur un site de Spanghero",a-t-elle précisé.
- A ce stade de l'enqueête, la DGCCRF estime que le trafic a concerné 750 tonnes de viande de cheval livrées à Spanghero en six mois au moins, dont 550 vendues à Comigel.
Elles ont servi à la fabrication de plus de 4,5 millions de produits frauduleux vendus par Comigel à au moins 28 entreprises dans 13 pays européens.
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