Les candidats à la reprise de Spanghero, l'entreprise de Castelnaudary au coeur du scandale de la viande de cheval, ont obtenu un délai supplémentaire de deux semaines pour améliorer leur offre, a indiqué un élu FO à l'issue d'un nouveau comité d'entreprise mercredi.
A l'issue de ce CE, les 230 salariés exigent, pour leur part, de nouvelles propositions de leur propriétaire, la coopérative basque Lur Berri, pour accompagner le licenciement des employés qui ne seraient pas repris, a dit Jean Aparicio. Ils jugent les propositions actuelles de Lur Berri "inaccceptables", a-t-il dit.
Les 230 salariés durement éprouvés de Spanghero vont devoir attendre au moins deux semaines de plus avant d'être fixés sur leur sort, l'administrateur judiciaire ayant accordé un nouveau délai aux candidats repreneurs pour améliorer leur offre de rachat de l'entreprise au coeur du scandale de la viande de cheval, a indiqué le syndicat FO.
"L'administrateur judiciaire nous laisse encore quelques jours pour reconstruire nos offres car elles ne sont financièrement pas abouties, on se reverra le 23 ou le 24 juin", a dit Jean Aparicio à l'issue d'un nouveau comité d'entreprise à l'ambiance crispée.
Les représentants du personnel en sont ressortis exaspérés contre leur propriétaire, la coopérative basque Lur Berri. Celle-ci n'a pas envoyé de représentant au CE, donnant le sentiment aux salariés de les "ignorer", et fait des propositions inacceptables pour accompagner le licenciement de ceux qui ne seraient pas repris, a dit M. Aparicio.
Les salariés exigent des contre-propositions d'ici à mardi, a-t-il dit.
"Il faut une réponse rapide, sinon la situation risque de dégénérer", a prévenu l'avocat des salariés Jean-Marc Denjean. M. Aparicio a évoqué des actions dès jeudi. "On ne lâchera rien", a-t-il mis en garde.
L'offre de reprise de Laurent Spanghero baptisée "les Usines nouvelles de Castelnaudary"
Devant l'usine, Laurent Spanghero et son avocat se sont dits confiants dans leur plan. Le montage n'est pas entièrement finalisé parce que les délais sont courts, a dit M. Spanghero. Mais il s'est réclamé de courriers des grands distributeurs Carrefour et Leclerc pour dire: "Si les promesses faites sont tenues, je n'ai plus de doute sur l'avenir de l'entreprise".
Son projet, qui associe un promoteur immobilier narbonnais, Jacques Blanc, préserverait une centaine d'emplois. Il reprendrait les activités de l'usine (transformation de viande, plats préparés), mais dans des dimensions réduites, et y ajouterait une gamme végétale. L'entreprise abandonnerait un nom difficile à porter et deviendrait "les Usines nouvelles de Castelnaudary".
Spanghero, qui revendiquait 360 salariés avant le scandale, n'en fait plus travailler qu'une cinquantaine, selon FO. L'entreprise ne s'est pas remise d'avoir été accusée mi-février d'avoir sciemment revendu du cheval à la place de boeuf à des entreprises produisant elles-mêmes des plats cuisinés comme des lasagnes pour de grandes marques ou de grands distributeurs. Ses clients se sont massivement détournés.
La société est en liquidation depuis avril avec maintien de l'activité pendant trois mois jusqu'au 19 juillet.