Témoignage : un routier proteste contre les conditions du blocage des "gilets jaunes" à Narbonne

Bloqué depuis dimanche soir à Narbonne avec ses confrères, un chauffeur d'Avignon nous alerte sur sa situation. "On nous traite encore pire que des animaux". Pas de toilettes, ni de douches accessibles, pas de chauffage malgré le froid, pas de ravitaillement possible dans les magasins à proximité.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C'est sur notre page Facebook que Manuel, un chauffeur routier d'Avignon, nous décrit les conditions du blocage à Narbonne, sur l'A9.

Bloqué avec ses confrères chauffeurs depuis dimanche soir, il explique "ne pas avoir bougé d'un mètre". Et raconte que des "gilets jaunes" ont interdit aux routiers de se rendre dans les magasins voisins, parce que «ça fait de l’argent qui rentre dans les caisses de l’Etat».
 

Les routiers "pris en otages" des gilets jaunes


Manuel explique qu'il n'y a pas de sanitaires, à part les champs voisins. Encore moins de douches.

Dans son récit, le jeune homme va plus loin. Dans un enregistrement qu'il nous a fait parvenir, on peut entendre, par-dessus le bruit des klaxons, entre lui et un homme en "gilet jaune" :
 

- Là, tu me dis que tu vas travailler mais tu demandes des sous aux gens ?
- C'est pour nous qu'on le fait, pour qu'on puisse acheter de la bouffe et manger.


L'homme en jaune s'éloigne en secouant des pièces de monnaie et lance à la cantonade :
 

- Allez, monsieur, madame, une petite pièce... Solidarité !


Pour le chauffeur, c'est du racket... Un mot sans doute un peu fort mais qui dit bien toute son exaspération.

On nous demande une participation pour aller chercher de la nourriture, tout en nous disant "on ne vous garantit pas qu’il y en ait pour tout le monde". Même des animaux on ne leur fait pas vivre ça.
On nous prend en otage, on nous interdit de faire des courses mais on ne nous apporte rien à manger. Par contre, on nous rackette.


Manuel explique que personne n’est capable de dire quand il va pouvoir repartir. Et avec le froid, il craint de ne pas pouvoir continuer à se chauffer bien longtemps.
 

Si on a du chauffage dans le camion, c’est parce qu’on a du gasoil mais le problème, c'est que le gasoil ne se régénère pas la nuit donc au bout d’un moment, on en n’aura plus. Il fait actuellement 10°C dehors.
 

Le chauffeur explique que tout ce qu'il veut, c'est rentrer chez lui, retrouver sa famille. Il se sent prisonnier et méprisé.
 

C’est honteux, je suis écœuré de la tournure et du manque de respect général des gilets jaunes.
 

Lundi soir, la goutte d'eau qui a fait déborder sa colère, c'est que le seul camion qui a pu quitter le blocage, c'est celui du ramassage des ordures pour la ville de Narbonne. Et la nuit venue, des individus, probablement alcoolisés selon lui, ont secoué son camion parce que "c’est rigolo de faire chier les routiers".

Manuel, excédé, a alors appelé la gendarmerie. Mais, selon, lui, personne n'est intervenu !
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information