A la suite du témoignage, sur notre site, d'un chauffeur routier bloqué par les "gilets jaunes" sur la RD.600 à Narbonne, l'une des manifestantes, Jennifer, a tenu à nous expliquer comment les repas se sont progressivement organisés. "J'ai cuisiné pour tout le monde, "gilets jaunes" comme routiers".
Jennifer fait partie des "gilets jaunes" de Narbonne.
Du samedi 17 au mardi 20, elle a fait partie d'un groupe de 6 cuisinières qui ont préparé des repas, 500 en moyenne, pour les manifestants. Et les chauffeurs routiers bloqués.
On a récolté des denrées dans les magasins, des citoyens sont venus nous en apporter aussi.
Jennifer nous a contacté sur la page Facebook de France 3 Languedoc-Roussillon, en réaction au témoignage d'un routier, excédé d'être bloqué sur cette départementale depuis le dimanche soir.
Jennifer explique que le premier jour, les "gilets jaunes" ont mangé des sandwiches. mais avec le froid et un blocage à tenir 24 heures sur 24, il a fallu s'organiser.
L'une des manifestantes, Fabienne, a apporté du matériel : trépied, bouteilles de gaz, grande poële, grands faitouts.
Et 6 volontaires ont mis en place une cuisine de fortune, en plein air, avec boissons chaudes et froides, gâteaux et chocolats à volonté. et surtout des repas chauds deux fois par jour.
Pour acheter les aliments nécessaires, en complément des dons, les "gilets jaunes" ont organisé des quêtes auprès des automobilistes.Une fois, on nous a donné 6 caisses d'asperges. Là, il a fallu que je les cuise chez moi pour faire une entrée. On a cuisiné des pâtes, une paëlla...
Jennifer l'assure : à Narbonne, tous ceux qui voulaient ont eu à manger, 500 repas distribués en moyenne jusqu'à mardi, selon la cuisinière bénévole.Des automobilistes qui ne pouvaient pas être avec nous sur le blocage ont été très généreux, certains nous ont donné 50 euros.
A Narbonne, le blocage est levé mais d'autres actions sont prévues, plutôt des distributions de tracts et des actions de sensibilisation que des barrages a priori dans les prochains jours.
On ne va pas arrêter. De toute façon, on ne peut plus vivre !