Trois salariés de la SAM, la Société aveyronnaise de métallurgie menacée de liquidation judiciaire, ont été reçus vendredi soir par le Premier Ministre Jean Castex, alors en visite dans le département voisin du Lot.
Les salariés de la SAM avaient invité le Premier Ministre à venir les rencontrer en septembre dernier. Invitation restée lettre morte. Cette fois, l'occasion était trop belle pour ne pas la manquer.
En visite dans le Lot, à Figeac notamment, Jean Castex se savait attendu par le personnel de cette usine menacée de fermeture faute de repreneur. Après quelques heures d'incertitudes, une délégation a finalement été reçue par le Premier Ministre.
Dans l'attente d'un repreneur
Il s'agissait avant tout de lui faire part des vives inquiétudes des 350 salariés de cette fonderie spécialisée dans la fabrication de carters pour l'automobile. Rachetée en 2017 par le géant de l’aluminium Jinjiang, la SAM, dont le principal client est Renault, a été placée en liquidation judiciaire en septembre 2021 avec poursuite d’activité jusqu’au 10 décembre, "afin de favoriser une éventuelle cession de l'entreprise", avait déclaré le tribunal en septembre dernier. Mais aucun repreneur ne s'est manifesté, malgré les délais accordés par le tribunal administratif de Toulouse.
"On est satisfait d'avoir été reçu", explique David Gistau, salarié de la SAM qui faisait partie de la délégation reçue par Jean Castex, vendredi soir. "Maintenant, ce qui compte, ce sont les actes. Ce que nous avons dit, c'est que la meilleure façon de relocaliser, c'est d'empêcher de délocaliser".
Maintenir la SAM, ce fleuron industriel, ces emplois, son bureau d'études, c'est la meilleure façon de conserver l'industrie en France.
La délégation de salariés a offert à Jean Castex un carter fabriqué dans leur usine. "C'est la vraie vie, ça, c'est ce qu'on est en capacité de faire, y compris dans un territoire rural", a ajouté David Gistau. "Il était au courant mais maintenant, il s'agit de mettre en oeuvre ce qu'on lui a demandé. C'est l'avenir de tout un territoire, l'avenir de 350 familles qui se joue".
On est là sur un dossier dramatique et on jugera sur les actes.
"Qu'il prenne le dossier en mains"
"On savait qu'aujourd'hui, on ne repartirait pas avec un potentiel repreneur, un projet de reprise, des promesses", ajoute Sébastien Lallier, représentant CGT des salariés de la SAM. "Ce qu'on attend de lui, c'est qu'il prenne en mains le dossier et qu'il le fasse avancer comme il sait le faire sur d'autres sujets, notamment par rapport aux constructeurs. "
Le Premier Ministre a affirmé sa volonté de maintenir une industrie automobile en France, précise Gislaine Gistau, déléguée CGT de la SAM. "Il a dit qu'il mettrait tout en oeuvre pour maintenir notre activité, si c'est possible. Et oui, forcément, ça passera par des discussions avec les constructeurs, que ce soit Renault, PSA ou d'autres".
Les salariés de la SAM ont prévu une nouvelle manifestation de grande ampleur, sur le site de Viviez, en fin de semaine prochaine.