Une mère de famille de l'Aveyron a déposé lundi un recours devant le tribunal administratif de Toulouse contestant le bien-fondé d'une perquisition administrative qui a mené au placement de ses deux enfants en famille d'accueil.
Le domicile à Millau de Myriam Naar, 25 ans, soupçonnée de radicalisation, a été perquisitionné le 7 janvier, en exécution d'un arrêté préfectoral pris dans le cadre de l'état d'urgence.
Suite à cette perquisition, le procureur avait effectué un signalement entraînant, le 12 janvier, le placement en famille d'accueil pour 6 mois des deux enfants de la jeune femme, âgés de 4 et 7 ans. Le placement en urgence a été confirmé par le juge des enfants le 26 janvier.
Me Martine Azam, conseil de Myriam Naar, avait déposé un recours contre le placement auprès de la Cour d'appel compétente de Montpellier. Lundi, elle a déposé parallèlement devant le tribunal administratif de Toulouse un recours en annulation pour excès de pouvoir de l'arrêté préfectoral ordonnant la perquisition.
Séparée de son époux et élevant seule ses enfants, Myriam Naar faisait l'objet d'une mesure d'assistance éducative ordonnée par le juge des enfants depuis 2014. Elle effectuait des allers et retours réguliers avec le Maroc où elle travaille et voulait s'installer, mais où elle n'a pas de permis de séjour supérieur à trois mois.
Me Azam estime que l'arrêté est contraire aux textes internationaux sur les droits de l'Homme, et qu'une "erreur manifeste d'appréciation" a été commise dans ce cas, dans la mesure où la perquisition n'a eu aucune suite judiciaire. Elle soutient par ailleurs que l'"état d'urgence a été détourné de sa vocation initiale" avec le placement des enfants.