Presque 2 mois après la liquidation judiciaire de la SAM, la mobilisation ne faiblit pas autour des salariés qui occupent l’usine. Un appel à rassemblement a réuni entre 2500 et 3000 personnes ce samedi. Parmi elles, des salariés, des élus, des habitants de Decazeville et des syndicalistes.
Elus, decazevillois, syndicalistes et militants venus de Dordogne, du Cantal, du Lot, du Tarn, du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne, ils étaient entre 2500 et 3000 rassemblés ce samedi matin devant la SAM (Société Aveyronnaise de Métallurgie). Un nouveau rassemblement organisé par les ex salariés bien décidés à ne pas déposer les armes. Les 340 "SAM" sont au contraire bien décidés à se battre pour maintenir une activité industrielle dans le bassin decazevillois et pour cela, ils multiplient les manifestations et les appels à rassemblement depuis la mise en liquidation de leur entreprise le 26 novembre dernier.
Sauver coûte que coûte la SAM, fleuron de la sous-traitance automobile
Ne pas lâcher avant qu'une solution de reprise de l'activité soit actée. Telle est l'ambition des ex "SAM" qui occupent l'usine fermée depuis 61 jours. Certains y ont passé les fêtes de fin d’année et n’ont pas l’intention de quitter les lieux.
Mobilisés depuis 2 mois
Dès l’annonce de la mise en liquidation de l’entreprise, après le refus du constructeur Renault (unique donneur d’ordre de la SAM) de soutenir le seul projet de reprise, les salariés ont débuté un combat pour tenter de sauver leur usine ; un combat qui dure toujours.
La première manifestation organisée le 1er décembre avait réuni plus de 5000 personnes. Elus locaux, syndicalistes, salariés du secteur de la métallurgie venus de toute la France mais aussi habitants du bassin.
Depuis, d’autres actions de soutien ont suivi. Le 7 janvier, une trentaine de maires, adjoints, conseillers municipaux et départementaux déposaient leur écharpe tricolore sur les grilles de la fonderie. Une façon de protester contre l’inertie du gouvernement plus d’un mois après la liquidation judiciaire de l’entreprise.
Le 12 janvier dernier, c’est à Paris, devant le ministère de l’économie à Bercy que les salariés sont allés exprimer leur colère. Ils reprochent à Bruno Lemaire d’avoir cédé face à Renault alors que le ministre de l’économie et des finances s’était engagé à tout faire pour sauver la SAM.
Un dossier très politique
Dès la mise en redressement de la SAM, en décembre 2019, le ministre de l’industrie, Bruno Lemaire, s’était saisi du dossier. Malgré toutes les promesses, il n’a pas réussi à convaincre Renault, entreprise dont l’état détient 15% du capital, d’accompagner l’unique porteur de projet prêt à reprendre la SAM, ce alors que l’état et la région Occitanie apportaient 8,8 millions d'euros au repreneur qui manquait de fonds propres.
Depuis, un chargé de mission a été nommé pour travailler sur un projet de réindustrialisation du site. Mais pour l’heure, aucune piste concrète n’est à l’étude.
Pour les ex salariés, la période électorale qui s’ouvre est une aubaine. Ils entendent bien profiter de cette période pour interpeller les candidats à la Présidentielle sur l’avenir industriel du bassin de Decazeville. Le devenir de la SAM pourrait donc bien s’inviter dans les débats. En attendant, les salariés se relaient jour et nuit dans l’usine pour maintenir les fours en activité et pour empêcher que les machines soient vendues aux enchères. Ils veulent continuer à croire que l’activité peut reprendre.