En marge des Assises des petites villes de France qui se déroulent à Millau (Aveyron) les 1e et 2 juin, des heurts ont éclaté entre policiers et manifestants. L'un des protestataires a retrouvé par terre un chargeur rempli de balles creuses, suscitant la colère des syndicats en raison de la dangerosité de cette arme. Pour la gendarmerie, ces balles sont légales.
La scène s'est déroulée dans le calme mais elle n'a pas fait rire les manifestants présents à Millau (Aveyron), venus perturber la venue des membres du gouvernement présents aux 25e Assises des petites villes de France jeudi 1e juin.
Sur la vidéo ci-dessous, on voit un homme remettre un chargeur plein de balles creuses à un membre des forces de l'ordre, qui le "remercie pour la sagesse collective". Un contraste face à un porte-parole du cortège micro en main, qui décrit le chargeur "comme un objet dangereux".
"Choqué qu'un membre des force de l'ordre puisse perdre des balles"
Cette remise en mains propres a lieu après des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Lors de ces échauffourées, un homme retrouve ce chargeur plein de balles à tête creuse par terre. Ces balles auraient été oubliées par l’un des gendarmes mobiles présent sur place, provoquant la colère manifestants. Pour certains d'entre eux, ces balles "sont en théorie interdites".
Au lendemain de cet incident, une figure de la Confédération paysanne, Christian Roqueirol, ne comprend toujours pas la présence de ces munitions en pleine nature. "Je suis choqué qu'un membre des forces de l'ordre puisse perdre ces balles aussi facilement" admet-il.
Même s'il ne prononce pas sur la légalité de ces balles à tête creuse, il admet avoir eu un doute. "Quelqu'un nous a dit que ces balles étaient interdites" relaie-t-il, sans plus de précisions. "Je laisse les experts trancher !"
"Ça fait des années qu'on utilise ces balles" pour le commissariat de Millau
Pour un responsable des forces de l’ordre du commissariat de Millau, il n'y a pas débat sur l'utilisation de ces balles à tête creuse qui ont pu paraître impressionnantes à première vue. "Tous les gendarmes, douaniers, policiers de France sont en possession de ces balles" désamorce-t-il. "Ça fait des années qu'on les utilise. Contrairement aux balles chemisées, les balles à tête creuse s'écrasent quand elles touchent une matière, et ne ricochent pas."
Face à l'incompréhension des manifestants sur l'existence de ces balles, l'officier promet avoir établi un dialogue en direct pour expliquer la présence de ces munitions. "Dans la conversation, on a expliqué à plusieurs personnes l'utilisation de ces balles."
Quant à la perte du chargeur par un gendarme mobile, le responsable interrogé n'était pas présent sur place au moment de cet incident. Mais il l'affirme : "ce chargeur un système de sécurité. Pour qu'il tombe, il faut l'arracher. Il ne peut pas tomber naturellement".